Dossier windfoil - 3 questions à Thomas Goyard

06/04/2017

Sacré champion d’Europe en RS:X l’an dernier, parmi les meilleurs français et mondiaux sur le support olympique et enfin très bon slalomer à son temps perdu, Thomas Goyard n’a pas tardé lui aussi à s’intéresser de près à la pratique du windfoil qu’il pratique depuis 1 an. Il était donc somme toute logique que nous l’interviewions dans le cadre de notre dossier windfoil.

 

Windsurfjournal.com : Quand et à quelle occasion as-tu découvert la pratique du windfoil et qu’est-ce qui t’a tout de suite séduit ?
Thomas Goyard : J’ai essayé pour la première fois avec Benjamin Tillier à Nouméa début 2015… Mais j’ai vraiment commencé en 2016 à partir du moment où j’ai acheté mon propre foil, un Makofoil avec lequel j’ai fait mes armes durant l’été 2016 à Nouméa ! Maintenant j’ai un F4 foil qui est plus technique mais que j’aime beaucoup aussi, ça va vite, très vite ! J’ai tout de suite adoré le défi de devoir revoir complètement l’approche technique d’un sport que je connaissais pourtant bien ! Tu te remets en question, c’est une belle leçon d’humilité. Ensuite les sensations sont incroyables, pas de bruit, un cap et une vitesse de fou, tu décolles plus tôt qu’en funboard et tu exploites des conditions qui te paraissaient avant innavigables.

 

WJ : Qu’apporte selon toi cette pratique par rapport à celle que nous connaissons habituellement en slalom/freeride ?
TG : Cette nouvelle discipline est totalement complémentaire du slalom/freeride, et ce à plusieurs niveaux. En terme de plage d’utilisation, on va pouvoir naviguer dans des conditions considérées comme imparfaites du point de vue d’un funboarder, c’est-à-dire dans la tranche de vent 6-12 nœuds. Et plus le vent est perturbé en force et en direction, plus on voit l’avantage du foil. Ensuite, au niveau matériel, on peut garder ses gréements habituels de slalom/freeride (entre 5.7 et 9.0 m²) pour exploiter cette plage de vent, à condition bien évidemment d’avoir un foil plutôt axé petit temps. Il faut donc bien se renseigner avant d’acheter son foil ! Il existe maintenant et de plus en plus des foils qui déjaugent plus tard mais qui vont sensiblement plus vite. En terme de sensations et de technique, c’est aussi complémentaire car on navigue réellement en 3D, avec la commande verticale en plus, contrairement au slalom qui est plus en 2D, ce qui apporte une nouvelle vision de ta navigation et te permet une meilleure finesse de pilotage une fois qu’on repasse sur du slalom. C’est vraiment un support très technique dès qu’on commence à vouloir aller vite et à rentrer dans le matos, cela nécessite un bagage technique important, qui n’est pas à la portée de tout le monde d’ailleurs. Les chutes sont d’ailleurs plutôt violentes et traumatisent le foil et le rider, donc prudence, mieux vaut y aller progressivement si on ne veut pas tout casser. L’exploitation de la houle et du clapot est également différente ! Quand on se met en mode race (près/vent arrière), on découvre encore une nouvelle dimension, il n’y a qu’à regarder les vidéos de Kai Lenny en SUP foil pour se rendre compte du potentiel énorme d’un foil dans des vagues. C’est quasiment certain que d’ici quelques années, le foil sera devenu plus rapide que le slalom, quand on prend l’exemple du kite, c’est flagrant. D’ailleurs en windsurf on commence déjà à aller plus vite au travers de 8 à 20 nœuds qu’en slalom normal, à niveau égal. Et je ne parle même pas du près et du portant, c’est juste hallucinant de rendement, quel que soit le vent.

 

WJ : Quels conseillerais donnerais-tu à quelqu’un qui veut se mettre au foil ?
TG : La règle de base, ne jamais lâcher son wishbone même dans les pires chutes, sinon on peut se prendre un retour de la planche ou du foil qui viennent potentiellement heurter ton corps avec la vitesse générée. Pour commencer, l’idéal est d’avoir un ami avec soi qui sait déjà en faire correctement, afin qu’il puisse te suivre et te corriger en live. Ensuite, il vaut mieux mettre un casque et un gilet de protection. Pour un gabarit de 75-80 kg, ça décollera en 5.5 sans soucis dans 15 nœuds maxi, si possible régulier et un plan d’eau pas trop agité. Au niveau de matos, l’idéal est une voile sans cambers pour que ça reste léger dans les bras et une planche jusqu’à 85 cm de large, c’est le top. La largeur, surtout au pied arrière, permet d’avoir une position plus naturelle et de moins forcer sur le dos. 

 

Pour en savoir plus sur Thomas Goyard : www.facebook.com/thomasgoyardwindsurfing

 

Source : Thomas Goyard
Photos : Jérôme Emeriaud - Thomas Goyard

tags: Thomas Goyard windfoil

Articles similaires

2 courses bouclées à Saint-Tropez

À la faveur d’un vent forcissant, le Défi Wind SuperStars 2023 by LAST...

2 frères pour 1 médaille

La longue histoire du sport nous l’a prouvé par le passé, le windsurf est...

L'Équipe de France 2023

Alors que les sélections pour les Jeux Olympiques de 2024 approchent à grands pas,...
comments powered by Disqus
Gestion de vos données sur le site Windsurfjournal
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies ou autres traceurs pour vous proposer par exemple, des publicités ciblées adaptées à vos centres d’intérêts ou encore réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus fermer