Camille Juban, l\'interview

04/11/2011

En remportant lundi dernier la finale de la Maui Makani Classic, la dernière étape de l’American Windsurfing Tour, le guadeloupéen Camille Juban inscrit pour l’éternité son nom au palmarès des grands vainqueurs d’une épreuve de vagues sur le mythique spot d’Hookipa à Hawaii, un fait plus que rarissime pour un tricolore ces 30 dernières années… Moins d’une semaine après sa victoire, GPE-8 revient avec Windsurfjournal.com sur ce beau fait d’arme qui fera date !

 

Windsurfjournal.com : Une victoire française à Hookipa, seul Fabrice Beaux y était parvenu voilà 10 ans, qu'est-ce cela fait de l'emporter dans une épreuve de vagues sur le spot de windsurf le plus connu de la planète ?
Camille Juban : Je ne pensais pas que ça arriverait si tôt car il y a quelques années encore j’admirais les photos des pros sur ce spot dans les magazines en rêvant que ce soit un jour mon tour ! C’est tout simplement énorme, surtout qu’il y avait beaucoup de grands noms du windsurf de l’ancienne et de la nouvelle génération… C’est une expérience magique qui fera partie des quelques histoires que je pourrais raconter à mes enfants plus tard…

  

WJ : Peux-tu nous parler de cette finale à 4 longue de 30 minutes, comment l'as-tu vécu, dans quel état d'esprit es-tu sorti de l'eau ?
CJ : Déjà, partager Hookipa avec seulement 4 personnes à l’eau, et pas n’importe qui, dans des conditions comme celles-là, est un moment très spécial… 30 minutes c’est assez long et avec des conditions de vent léger qui jouaient en ma faveur, j’ai eu largement le temps de prendre les 2 vagues qu’il me fallait, puis d’autres où je me permettais de tenter plus et qui m’ont fait frôler les rochers plus d’une fois !!! Je suis sorti de l’eau soulagé d’avoir terminé cette finale mais en même temps avec un peu de stress car je savais que les autres avaient eu de bonnes vagues aussi. Les diagnostics des proches que j’ai croisés en sortant de l’eau étaient tous différents, ce qui m’a totalement fait douter de mon résultat.

 

WJ : Quelles ont été les réactions autour de toi, as-tu le sentiment tout de suite d'avoir accompli quelque chose de rare ?
CJ : Pour moi, ça n’était pas un acte "historique"  aux yeux des autres mais juste une satisfaction personnelle énorme… Olivier Lafleur de Taïnos qui était sur place, était plus excité que moi à l’idée qu’un français et guadeloupéen remporte une épreuve de vagues à Hookipa et cela m’a fait me prendre conscience de l’importance de la chose… J’ai eu énormément de félicitations à la suite de cette victoire, surtout venant de la communauté française et je tiens à remercier tout le monde.

 

WJ : Paradoxe de l'histoire, sur le PWA World Tour, tu as toujours du mal à percer, comment expliques-tu cela ?
CJ : Beaucoup de coureurs, dont moi, sommes découragés par nos résultats sur les épreuves du PWA World Tour qui se déroulent uniquement dans des conditions européennes, du vent fort, side onshore avec de petites vagues et toujours bâbord… Cette victoire est tout simplement la preuve que les conditions en PWA ne permettent pas aux coureurs qui suivent le tour en vagues d’exprimer tout leur potentiel… L’American Windsurfing Tour offre un choix de spots qui reflètent plus un vrai tour en vagues que la coupe du monde.

 

WJ : Justement, il y a un vrai décalage aujourd'hui entre des waveriders qui s'entraînent régulièrement à Maui et qui concourent le reste de l'année sur des spots européens, comment les choses devraient-elles évoluer selon toi ?
CJ : Tout le monde s’est déjà entrainé dans des conditions européennes car depuis plusieurs années les épreuves se font uniquement dans ces conditions. De plus, la quasi-totalité des coureurs qui suivent le tour ont l’occasion de venir s’entrainer à Maui lors des photoshootings notamment, donc avec plusieurs épreuves de vrai waveriding en plus, le tour mondial deviendrait intéressant et le niveau plus élevé, ce qui ferait un grand bien pour le windsurf je pense…

 

WJ : Le PWA World Tour a pour projet depuis longtemps, et cela semble se confirmer pour 2012, de courir la finale des vagues à Hookipa, voilà qui te place en logique favori pour la suite ?
CJ : En effet, le bruit cours depuis plusieurs années déjà et malheureusement je commence à ne plus y croire ! C’est sûr que la finale à Hookipa serait un bon début, mais je pense que ça ne suffirait pas pour avoir un résultat représentatif en fin d’année. Je ne pense pas être le seul favori car il y a aussi pas mal de coureurs en PWA qui naviguent très bien dans ce genre de conditions...

 

Photos : American Windsurfing Tour

tags: interview Camille Juban Maui Makani Classic American Windsurfing Tour

Articles similaires

Facebook Live - Interview Antoine Albeau

A voir ou à revoir, notre interview Facebook Live réalisée ce vendredi 6...

Facebook Live - Interview Bruno André

A voir ou à revoir, notre interview Facebook Live réalisée ce vendredi 6...

Facebook Live - Interview tridem

A voir ou à revoir, notre interview Facebook Live réalisée ce vendredi 6...
comments powered by Disqus
Gestion de vos données sur le site Windsurfjournal
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies ou autres traceurs pour vous proposer par exemple, des publicités ciblées adaptées à vos centres d’intérêts ou encore réaliser des statistiques de visites.
En savoir plus fermer