Cédric Bordes, l’interview

08/04/2011

Agé aujourd’hui de 26 ans, le français Cédric Bordes est déjà un vieux "routier" sur le PWA World Tour lui qu’il suit depuis quelques saisons déjà le circuit international… Dans l’ombre d’Antoine Albeau et Cyril Moussilmani, FRA-91 est clairement la relève en slalom en compagnie de Julien Quentel. Retour avec lui sur son début de saison au Vietnam puis en Corse lors de la première étape du Classiques Tour Funboard 2011 !

Windsurfjournal.com : Tu termines 20^ème de cette première épreuve PWA de slalom de la saison qui se déroulait au Vietnam il y a quelques semaines, comment s'est passée l'épreuve pour toi et comment juges-tu ta place ?
Cédric Bordes : L'épreuve a été intense car tout s'est joué sur le dernier jour. Je suis un peu déçu qu'avec des manches comptées de 13, 13, 17 de ne finir que 20^ème mais cela fait partie du jeu. Je suis arrivé là-bas motivé avec du matos juste reçu et pas encore réglé à 100% comme de nombreux riders car l'étape était très tôt dans la saison. J'aurais aimé naviguer en course comme ce fut le cas à l'entrainement avec des petites voiles de slalom car ça semblait bien marcher. Cette année, on risque de ne faire que de la 9.5/8.6 et 7.9 m² à part à Fuerteventura...

WJ : Tu attaques une nouvelle année sur le PWA World Tour, est-ce une certaine routine au fil des saisons ou y a-t ‘-il à chaque fois des choses nouvelles pour lesquelles il faut s'adapter ?
CB : Il n'y a pas de routine, chaque année j'apprends de nouvelles choses. J'ai tellement à faire encore pour être prêt comme les mecs qui marchent en ce moment et qui ont 15 ans de plus ! Il faut être vigilant sur plusieurs points et se débrouiller pour que tout marche, c'est un tout.

WJ : Qu'as-tu pensé du niveau général au Vietnam, les valeurs semblent se resserrer saison après saison avec plus de prétendants à la victoire ?
CB : C'est la guerre ! Le niveau monte depuis que je fais le tour et il n'a jamais été aussi haut. Il y a 25 personnes qui peuvent aller en finale et être régulier est dur. Certains riders souffrent déjà pour le classement à l'année par rapport au classement de l'année passée.

WJ : Il y a eu de gros changements en début d'année avec le départ de Dan Kaeseler et l'arrivée de Peter Muzlinger en tant que designer, toi qui est un des maillons de la recherche et du développement chez Gaastra, comment se passe désormais le travail de tests et de mise au point des produits ?
CB : Tout est plus facile et rapide, Peter Muzlinger est très actif. Il va bientôt revenir de Chine avec des prototypes de vagues et freeride à essayer. J'irai probablement bientôt en Sardaigne chez lui si mon emploi du temps le permet. Gaastra a un gros team avec de très bons riders que ce soit en vagues, en freestyle, en slalom et en Formula, le retour d'infos est donc bien suffisant ! Le plus dur est de bien regrouper tout cela pour en faire sortir de vraies idées crédibles et réalisables tout en faisant progresser les produits.

WJ : Tu es également sur le front du circuit national, comment s'est passée la première étape du Classiques Tour Funboard 2011 en Corse où seule l'épreuve des vagues a pu avoir lieu ?
CB : Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé de courir ! Ce jour-là, j'ai gréé 4 voiles de slalom et 5 en vagues dont 6.1 m² ! Mais des fois c'est comme ça, rien ne va dans le bon sens, je n'ai pas pu planer à fond pendant l'ensemble de mon heat, le heat suivant a été annulé après 2 minutes. Je regrette quand même de ne pas avoir couru en slalom car même s'il y avait 25/30 nœuds irrégulier et du terrain, ce slalom aurait pu marquer les esprits en offrant un beau spectacle en bord de plage avec une belle lutte pour la victoire. Polémiquer ne sert à rien, il faut juste que tout le monde, les coureurs dans un premier temps, les organisateurs, les comités de courses et instances fédérales essaient de se mettre les uns à la place des autres pour ne pas penser à court terme mais pour le windsurf et sa crédibilité. Et continuer de mettre le sport à sa vraie valeur. Le championnat de France AFF est une référence permettant de faire émerger vers la PWA plein de riders et il faut que ça continue pour les jeunes.

WJ : Le premier titre de champion de France de slalom est-il un de tes objectifs majeurs cette saison ?
Ça l'était mais avec la superposition des calendriers, je ne sais pas encore si je pourrais être présent sur la seconde étape du championnat de France. Je déciderai en fonction de la météo et en espérant avoir reçu tout mon matos car je rentrerai juste d'un trip.

Photos : PWA/John Carter - AFF/Eric Bellande