Boujmaa Guilloul, l’interview
Le 10 avril dernier, le marocain Boujmaa Guilloul était victime d’un sérieux accident à Hookipa sur l’île de Maui à Hawaii suite à une tentative de trip loop malheureusement avortée… Sauvé in extremis par Klaas Voget puis Fernandino Loffreda venu en renfort quelques minutes plus tard, M-3 s’est certainement fait la frayeur de sa vie. Presque deux semaines plus tard, Boujmaa Guilloul va beaucoup mieux et revient avec Windsurfjournal.com sur cette histoire qui heureusement se termine bien !
Windsurfjournal.com : Première question évidente tout d'abord, comment vas-tu ?
Boujmaa Guilloul : Je vais bien ou disons plutôt que je fais aller… Je n’ai qu’une envie en ce moment, c’est d’aller à l’eau mais je ne peux pas encore. Je dois rester tranquille encore quelques semaines avant de pouvoir refaire du sport…
WJ : Quand penses-tu pouvoir renaviguer et revenir au meilleur de ta forme ?
BG : J’espère mi-mai mais ça dépendra de ma main d’abord. Mais le docteur a dit quoi qu’il arrive, c’est au moins 6 semaines de repos.
WJ : Revenons à cette journée du 10 avril, que s'est-il passé exactement au niveau de ce triple loop, qu'est-ce qui a mal tourné ?
BG : Je ne me rappelle pas très bien… Je me souviens avoir vu la vague, une de celle que je cherchais pour essayer mon triple loop et je n’ai pas réfléchi… Je me suis juste dit que si je finis le double en l’air, je pars pour un 3ème tour. Après les deux premières rotations, j’ai un peu hésité pour voir où j’en étais par rapport à l’eau et j’ai repris la rotation peut-être une seconde trop tard. C’est ainsi que j’ai perdu l’axe de la rotation et j’ai fini trop verticalement pour tomber directement sur la voile. Enfin c’est ce que l’on m’a dit car personnellement, je n’ai aucun souvenir des deux secondes avant le choc.
WJ : L'accident ensuite, le choc, te souviens-tu de ce qu'il est passé exactement ou y a-t-il encore des trous noirs ?
BG : Il y a encore des trous noirs, les deux secondes avant le choc et quelques minutes après… C’est qu’en arrivant à la plage que je me rappelle revivre à nouveau sinon tout était noir.
WJ : Beaucoup de connaissances et d'amis se sont relayés à ton chevet les jours suivants dont Ricardo Campello, un autre "prétendant" au triple loop, vous avez parlé de cette manœuvre et de sa dangerosité ?
BG : Ca fait chaud au cœur de voir autant de support et de soutien de la part du monde du windsurf et de la part de non windsurfers aussi. C’est quand même impressionnant de faire partie d’une aussi grande famille. Ricardo Campello est l’un des gros chasseurs de triple, je sais qu’un jour il y arrivera dans des conditions parfaites… Entre nous, nous n’en parlons pas du tout, chacun de notre côté, nous essayons d’y arriver mais nous gardons un œil sur Philip Köster car le jour où il s’essayera au triple, il peut le poser dès le premier coup !
WJ : Quelles leçons tires-tu de cette expérience qui heureusement se termine bien ?
BG : J’ai cette phrase dans ma tête qui se répète : "Ce qui ne te tue pas rend plus fort". J’espère revenir avec plus de force encore sur l’eau, bientôt… J’ai encore moins peur en ce moment après ce qu’il s’est passé. On verra lors de la prochaine session… Inchallah !
Photos : Franck Berthuot/Mauiwatershoot.com - Ricardo Campello - Jimmie Hepp/Jimmiehepp.com
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