Benjamin Augé, l\'interview

07/06/2013

Si la discipline du slalom est dominée par les trentenaires et les quadragénaires au plus haut niveau, cela ne décourage pas pour autant les plus jeunes de se lancer dans cette pratique ô combien exigeante et difficile. Et derrière la relève composée d’Antoine Questel, Pierre Mortefon, Julien Quentel ou encore Pascal Toselli pointent déjà d’autres jeunes aux dents longues. 3 d’entre eux viennent d’intégrer un collectif FFVoile qui leur est dédié et intitulé Bleuets Funboard et nous avons décidé de nous intéresser à l’un de ses nouveaux membres, Benjamin Augé !

Windsurfjournal.com : Benjamin, pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter, nous expliquer tes débuts en windsurf et ton parcours ?
Benjamin Augé : Je m'appelle Benjamin Augé alias Babou, j'ai 17 ans, je mesure 1,78 pour 65 kg. J'ai commencé la planche le 9 juillet 2007 (j'avais 11 ans), sur le spot du Jaï à Marignane. Dès les premiers bords au planing, j'ai tout de suite accroché ! Mon père m'a inscrit la saison suivante dans la section Fun kids en Bic 283. Mais avec des ailerons de 44 cm et mes 34 kg, ça ne le faisait pas ! Je suis rapidement monté sur du matériel plus adapté, mieux ciblé, typé slalom et plus léger... Je faisais très peu de courses au début. J'ai la chance d'habiter près de l'étang de Berre, ce qui me permet de naviguer à la moindre rafale, après l'école. J'ai commencé à faire quelques petites régates mais sans résultats très valorisants. En 2011, j'ai été premier aux championnats d'Europe IFCA à Hyères dans la catégorie junior (seulement sur 2 manches) et 14^ème en Italie aux championnats du monde en 2012.

WJ : Quelle a été ta réaction lorsque tu as appris que tu faisais partie de la délégation Bleuets Funboard ? T'attendais-tu à cette annonce ?
BA : J'étais super content ! Je savais que je faisais partie des jeunes slalomers susceptibles d'être sélectionnés dans l'équipe Bleuets suite à une discussion avec Stéphane Krause. Mais je n'étais vraiment pas sûr d'en faire partie.

WJ : Tu disposes déjà d'un entourage très favorable avec ton père Olivier, ton cousin Pascal Toselli et en naviguant aussi dans un haut lieu du slalom réputé en France à Marignane, qu'est-ce que peut t'apporter selon toi de rentrer dans cette équipe ?
BA : Pascal et mon père sont des modèles pour moi ! C'est eux qui m'ont donné envie de suivre leurs traces. Je me suis imprégné au maximum du bagage technique de mon père. Mon cousin et Anders Bringdal m'ont également donné de précieux conseils... Aujourd'hui en entrant dans cette équipe, j'espère pouvoir bénéficier d'une nouvelle dynamique de groupe avec de vrais entrainements communs, en particulier pour les départs, le poste capital en slalom. D'autre part ce label Bleuets Funboard sera utile en terme d'image, notamment dans la recherche de nouveaux moyens matériels (sponsors, aides matérielles diverses).

WJ : Quand on est jeune slalomer et que l'on veut percer, qu'est-ce qui est le plus difficile selon toi ? Quels sont les obstacles auxquels tu as déjà été confronté ?
BA : Le principal problème est le manque d'expérience, mon second problème c'est mon gabarit, pour le moment... Le petit temps entre 10 et 15 nœuds, c'est l'enfer à cause d'un déficit important de vitesse. En revanche, dès que le vent monte, et en particulier si le plan d'eau devient compliqué mon gabarit n'est plus un handicap. Pour l'heure et en attendant 10 kg de plus, c'est au jibe que je me sens le mieux.

WJ : Que t'inspire aujourd'hui le parcours de slalomers comme Antoine Albeau dont tu es la relève ?
BA : Antoine est LE compétiteur par excellence. A partir de ce que je sais de son parcours, son goût pour la compétition est très marqué depuis toujours. C'est un bosseur avec beaucoup de talent et accessoirement une force de la nature !

WJ : Comment vois-tu Benjamin Augé dans 5 ans, 10 ans, 15 ans ?
BA : J'espère avoir un jour le niveau pour passer un ou plusieurs tours en PWA ! Dans tous les cas il m'est très difficile d'imaginer ce que sera la suite. Ce qui est à peu près clair c'est que j'adore jiber au "taquet" et que ça devrait être utile pour l'avenir...

Photos : Eric Bellande/AFF - Christian Laubaney - Sébastien Bonhomme-Allaire - Olivier Augé