6 questions à Charline Picon

09/08/2021

Médaillée d’argent sur les Jeux Olympiques de Tokyo, 5 ans après celle d’or à Rio, la française Charline Picon a brillé sur la discipline RS:X alors que le support tire sa révérence. Après l’emballement médiatique de ces derniers jours, elle revient avec Windsurfjournal.com sur cette performance qui fera date…

 


Windsurfjournal.com : Comment se passe le tourbillon médiatique depuis ton retour en France ? Comment gères-tu autant de sollicitation des médias ?
Charline Picon : On est pris dans un tourbillon mais on a un parcours à suivre. Après la cérémonie de remise des médailles, on a pris le taxi avec l’attachée de presse de la fédération et on a fait quelques interviews en voiture. Ensuite, nous sommes arrivés au Club France où là aussi il y avait tout un parcours pour nous. On suit et on se régale. Il y a eu l’arrivée à Paris au Trocadéro où il y a eu un gros circuit médiatique aussi où ça s’enchaîne et où on est dans l’euphorie. C’est un beau moment pour parler de notre discipline, de partager des choses. Personnellement, c’est un moment où l’égo est flatté, ça fait toujours du bien ! Mais l’essentiel n’est pas là, l’essentiel c’est de parler de voile, de notre sport qui est un beau sport et qui mérite d’être connu. Grâce à notre double performance avec Thomas, ça permet de montrer que la planche à voile en France est une école de très très haut niveau.



WJ : Et il y aura bientôt un retour à la vie "normale", il te tarde ou pas ?
CP : Oui il y a eu après mon retour à La Rochelle, un bon moment et puis on retombe très vite la vie normale, le quotidien se remet en place. J’ai retrouvé ma fille, ma famille. Les sollicitations se calment, il va y avoir de petits pics sur certaines journées. J’ai hâte de retrouver mes partenaires, leur montrer la médaille et partager avec tous ceux qui ont participé à ça. La vie normale, je me sens déjà dedans et c’est plutôt cool !



WJ : Tu partages la médaille d'argent avec Thomas Goyard, quelles relations avez-vous entretenu durant cette épreuve ? Vous êtes-vous encouragés et enrichis de l'expérience de l'autre ?
CP : Avec Thomas, nous avons beaucoup échangé dans l’avion au retour et au Trocadéro, nous avons vraiment vécu une super journée ! Pendant toute la compète, nous sommes restés chacun focus sur soi car déjà nous n’avons pas la même façon de fonctionner. Il a eu une année assez complexe en terme de résultats, nous avons fait pas mal de stages ensemble, c’était une volonté de rapprocher nos 2 équipes. A la fin de la préparation olympique, les programmes n’étaient pas sur la même ligne et du coup, nous nous sommes moins vu. Sur la compétition même, chacun avait besoin de se concentrer et de respecter les besoins de l’autre et je pense que nous avons su super bien le faire. Après c’est vraiment incroyable d’être 2 médaillés en même temps, je l’avais déjà connu à Rio et là aussi c’était très fort ! Et en terme de retour d’images pour la planche à voile, c’est vraiment génial. Je suis très heureuse pour Thomas parce que son parcours n’était pas simple et ils ont réussi à mettre le bon coup d’accélérateur au bon moment. Il était vraiment en forme sur ces Jeux, ça récompense un beau travail et un beau travail d’équipe aussi.

 


WJ : Mais qu'ont donc ces Jeux Olympiques que les autres épreuves n'ont pas ?
CP : Cela n’a rien de comparable avec ce que l’on peut connaître. Tant qu’on ne l’a pas vécu, on ne peut vraiment savoir. C’est vrai que ça fait vibrer des gens qui regardent. Je pense que la photo où nous enlaçons avec Emma Wilson et Yunxiu Lu vaut bien mieux que des mots. Les émotions sont d’une intensité exceptionnelle, tout ça par la tension qu’il y a, avec un objectif de 4 années, 8 années voire 12 années d’une vie… Il n’y a pas besoin de beaucoup plus que cette photo.



WJ : Tu as passé de nombreuses années sur cette fameuse RS:X, que retiens-tu de ce support souvent décrié et même vieillissant sur la fin avec l'arrivée du foil depuis 2, 3 ans ?
CP : La RS:X, c’est elle qui m’a permis d’atteindre le très très haut niveau et de me réaliser en tant que sportive. C’est une discipline qui ne parlait peut-être par forcément aux gens qui pratiquent la planche en loisir ou en slalom mais ça reste un support exceptionnel en terme de physique et de tactique. Il n’y a qu’à voir sur la medal race, on est capables de placer des virements au contact. Il y aussi une vraie stratégie sur les départs, c’est de la vraie régate, et moi c’est ce qui me plaisait d’avoir tant de paramètres. C’était la 4ème olympiade et nous sommes arrivés à progresser encore sur certains trucs. En fait, on n’a jamais fini d’en faire le tour. Elle était décriée, sans doute mais j’ai eu des commentaires sur ces Jeux où certains disaient qu’elle avait toute sa place encore…


WJ : Et que vas-tu faire désormais de ton quiver RS:X ?
CP : Comme pour Rio, je vais garder les gréements et la planche des Jeux. Et de temps en temps, je pense que je la ressortirai. Comme on se disait avec Thomas Goyard, ça peut être pas mal en préparation physique et puis c’est sympa aussi pour aller faire un tour de l’île de Ré. C’est une planche qui peut continuer à naviguer même s’il n’y a plus de compètes !

 

Pour en savoir plus sur Charline Picon : www.facebook.com/profile.php?id=100044340373465

 

Source : Charline Picon
Photos : Sailing Energy/World Sailing

tags: Charline Picon Jeux Olympiques Tokyo 2020

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