3 questions à Thomas Goyard

20/11/2017

Vainqueur des tous premiers RS:X Convertible World Championships qui se tenait aux Açores du 30 octobre au 4 novembre derniers, Thomas Goyard confirme qu’il est bien un client à suivre dans cette discipline en plein essor qui voyait se dérouler le 1er championnat du monde de la classe RS:Convertible. Pour Windsurfjournal.com, il revient sur cette belle victoire méritée et les perspectives olympiques de ce support…

 

Windsurfjournal.com : Dans quel état d'esprit es-tu arrivée sur cette épreuve aux Açores et quel était ton expérience en windfoil ainsi que sur ce support monotype ?
Thomas Goyard : Je suis arrivé avec l’envie de gagner ce mondial, je savais que j’en étais capable d’après ce que j’avais vu au championnat d’Europe RS:One Convertible que j’ai remporté en début d’été puis au National Windfoil à Saint-Malo et à Crozon lors de l’Xtrem Gliss Festival. Sur ces 2 dernières épreuves, J’avais le sentiment de mieux régater tactiquement que les autres, mais j’avais une vitesse très inférieure due à des écarts entre le matériel. Donc logiquement sur une épreuve à matériel égal, j’estimais que j’avais toutes mes chances ! Au niveau de mon expérience en windoil, j’ai réellement commencé à en faire il y a 1 an et demi, de manière très irrégulière, plutôt par gros blocs que régulièrement car mon projet RS:X olympique et mes études d’ingénieur me prennent beaucoup de temps. Je me suis notamment super bien entrainé avec Benjamin Tillier pendant 2 mois à Nouméa cet hiver et malgré mon stage de 4ème année que j’ai fait là-bas et le boulot de kiné de Benjamin, nous avons trouvé les bons créneaux pour optimiser nos navigations, c’était top ! En revanche je n’en ai quasiment pas fait ensuite, la saison RS:X battait son plein, juste une dizaine de sessions avant Saint-Malo et Crozon. Je n’avais en revanche jamais navigué sur la RS:X Convertible, et au final je pense qu’à part Julien Bontemps tout le monde était dans ce cas. C’était donc assez intéressant de voir l’adaptation des différentes personnes sur ce support.


Comment résumerais-tu cette épreuve et les 16 manches disputées au total ?
TG : Nous avons eu des conditions de vent très variées en force, de 6 à 25 nœuds avec tous les intermédiaires possibles, un vent très irrégulier et un plan d’eau qui passait en quelques dizaines de mètres d’un billard à un champ de mine avec du ressac et de la houle, hyper intéressant du coup ! Le comité et l’organisation ont été vraiment très bien, mise à l’eau facile, super grande tente, pas de sable, température nickel, des plages pour aller se poser entre les manches si besoin, on avait des bouteilles d’eau à volonté sur l’eau, franchement quasi idéal. Sur les 16 manches disputées, 3 en mode aileron et 13 en foil, il fallait être vif, rapide, précis et avoir un bon sens du vent pour naviguer devant, la gagne se jouait à des petits détails. Je pense que j’ai fait la différence sur mon aisance technique dans les transitions, le pumping et surtout sur mes choix tactiques. Avec le recul, je pense qu’il y avait vraiment moyen de faire encore bien mieux au niveau tactique, c’était assez incroyable comme plan d’eau ! Notamment sur une manche où je me crashe au départ avec Alexandre Cousin, on part bon derniers avec le premier travers de retard. Et, en un vent arrière et une remontée au vent, je reviens 2ème juste derrière Sebastian Kornum alors largement en tête, il y avait différents systèmes de vent à utiliser et ça se jouait à rien du tout, vraiment passionnant. Je suis super content d’avoir été aux avant-postes sur les 3 manches de slalom aussi et de voir que j’ai toujours un bon jibe, ça faisait longtemps que je n’en avais pas fait en compète ! Je suis super content d’avoir été régulier comme je l’ai été avec aucune manche pire que 3ème à part un départ grillé. Je travaille là-dessus en ce moment en RS:X et je vois que ça commence à se mettre en place.


WJ : Quels enseignements tires-tu de cette 1ère à un niveau international et penses-tu que le windfoil ait un avenir olympique ?
TG : Il y a tellement de choses que je découvre à chaque session et chaque manche que ça serait un roman à décrire ! Globalement, il y a encore beaucoup de boulot techniquement, sur les réglages, les positions, le pumping, c’est incroyable les possibilités de ce support. On va aller de plus en plus vite très rapidement et une chose est sûre, c’est que le matos devra être réglé aux petits oignons. Oui je pense que ce sera intéressant que ça passe olympique, avec bien sûr des points très positifs (aspect visuel spectaculaire, vitesse dans toutes les conditions, sensations, passage des molles et possibilité d’aller tout près de terre pour le show, les crashs qui plaisent au public, …) et des points négatifs, notamment sur la plage très basse de vent (2-5 nœuds) dans laquelle on ne pourra pas courir, mais est-ce très grave au final ? En tout cas il va falloir faire des heures, on a du boulot !

 

Pour en savoir plus sur Thomas Goyard : www.facebook.com/thomasgoyardwindsurfing

 

Source : Thomas Goyard
Photos : Eric Bellande/RS:Convertible Class

tags: Thomas Goyard RS:X Convertible World Championships windfoil

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