3 questions à Charline Picon

03/05/2018

Pour son 1er grand rendez-vous depuis sa médaille d’or lors de Jeux Olympiques de Rio en août 2016, et sans grandes séances d’entrainement depuis, la française Charline Picon prouve qu’il faut toujours compter avec elle en prenant la 4ème place dernièrement des World Cup Series Hyères. Pour Windsurfjournal.com, elle revient sur cette semaine, malgré tout difficile mais pleine de promesses pour son objectif qui est d’être présente sur les Jeux de Tokyo 2020.

 

Windsurfjournal.com : Ces World Cup Series Hyères étaient ton 1er rendez-vous international un peu moins de 2 ans après ton titre à Rio, comment l'appréhendais-tu ? Avec des doutes ou quelques convictions quand même ?
Charline Picon : Evidemment j’avais envie de voir où j’en étais par rapport à la flotte actuelle ! J’ai repris les navigations mi-février mais avec les conditions hivernales, difficile de faire des heures dans toutes les conditions ! Et niveau préparation physique, j’étais sur un cycle de remise en forme depuis novembre…Autant dire que suivant les conditions, je savais que ça pouvait être dur ! A l’entrainement, nous avions vu que j’avais toujours ma glisse et que mes points forts d’avant avaient l’air presque en place… Donc des doutes, de l’incertitude oui mais aussi j’imaginais que si on avait du 7 à 13 nœuds, je pouvais peut-être rentrer un top 10… En tout cas, j’avais l’adrénaline d’avant une première régate de saison, et en général c’est mon carburant, donc ça c’était bon signe.

 

WJ : Comment s'est déroulée la semaine avec ses hauts et ses bas et notamment une très belle journée de course le vendredi lors de laquelle tu remportes une course ?
CP : La flotte des filles a eu une semaine de pomping ! Hormis vendredi où nous avons 10 à 13 nœuds, toutes les autres manches étaient en-dessous de 8 nœuds dont 7 manches à moins de 5 à 6 nœuds ! Dans ces conditions-là, je savais que physiquement j’allais avoir un déficit, notamment de puissance et d’explosivité. Ce qui fait qu’au départ, j’avais du mal à sortir et dans tous les duels c’était compliqué, il me manquait un pomping en cap pour pouvoir m’en sortir dans certaines situations… Du coup, j’étais souvent obligée de virer pour retrouver du vent frais ou pour faire la marque… Bref j’ai fait avec les moyens du bord pour m’en sortir au mieux dans ces conditions. Le vendredi matin, je me suis bloquée le cou et je ne pouvais pas tourner à gauche, mais le kiné de l’équipe a bien bossé et j’ai pu aller sur l’eau avec du K Tape dans le cou en mode "Playmobil". Mais ce qui était drôle, c’est qu’autour de moi, les gens savaient que ça n’allait pas m’empêcher de faire une bonne journée… Eugenie Ricard qui était là m’a dit : "Ouais enfin même avec ça t’as déjà gagné des manches", Cédric mon coach me voit arriver et rigolait presque… et Pierre Le Coq me dit avant d’aller sur l’eau : "Ce soir c’est podium" alors que j’étais 9ème au général ! En gros, j’ai déjà eu le cou bloqué et hormis moi que ça faisait stresser car la journée était décisive et que je n'avais pas envie d’abandonner, tout le monde savait que j’allais faire avec ! Ils avaient raison… 3 belles manches dans les conditions que j’adore, je me suis régalée ! La medal race s’est courue dans 5 nœuds et, avec un mauvais départ prise en sandwich entre les 2 chinoises j’ai dû virer assez vite, puis je me suis retrouvée à virer 5 fois de suite pour me dégager car à chaque fois une fille me virait dessus. Malgré ça, je passe en queue de peloton mais pas loin, et je fais un super portant pour ensuite garder ma place de 6. Pas de hold-up pour prendre le podium mais je conserve ma 4ème place. La polonaise Malgorzata Bialecka gagne la manche et prend la 3ème place mais c’est vraiment ses conditions, elle a été championne du monde dans les vents faibles en 2016 donc c’est un résultat logique pour le moment ! Sinon toutes les premières courses du jour étaient un peu plus ventées autour de 7 à 8 nœuds et je m’en sortais mieux. Mais ensuite quand le vent tombait, c’était un peu plus dur mais en progression le jour où j’ai eu mon départ prématuré… 

 

WJ : La route vers Tokyo 2020 est encore longue mais que t'inspire et que te laisse entrevoir ce bon résultat à Hyères pour une reprise ?
CP : C’est super positif, j’ai peu d’entraînement technique, je n’avais pas été sur l’eau avec Cédric mon entraineur depuis Rio ! Je n’ai pas encore commencé un programme de musculation, ni de cardio intense… Donc ça laisse envisager de belles choses !

 

Pour en savoir plus sur Charline Picon : www.facebook.com/Charline-Picon-FRA4-athl%C3%A8te-129730453749421

 

Source : Charline Picon
Photos : Tomas Moya/Sailing Energy/World Sailing - Jesus Renedo/Sailing Energy/World Sailing

tags: Charline Picon World Cup Series Hyères World Sailing

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