3 questions à Cédric Bordes

13/10/2015

Présent sur le circuit mondial depuis quelques années maintenant, le marseillais Cédric Bordes signe en 2015 sans aucun doute la meilleure saison de sa carrière, lui qui pointe désormais 5ème mondial en slalom à l’aube de la finale en Nouvelle-Calédonie fin novembre… Pour Windsurfjournal.com, FRA-91 revient sur cette performance et sa récente 2ème place à Sylt.

 

Windsurfjournal.com : A 31 ans et un métier à part entière de commercial pour GA Sails/Tabou, tu réalises ton meilleur résultat à Sylt et ta meilleure saison, comment expliques-tu ce paradoxe quand d'autres ne font que ça toute l'année ?
Cédric Bordes : Cela va faire sourire Julien Quentel à qui je dis souvent que la roue tourne ou que le travail paie… Concrètement après des années un peu dans le dur pour différentes raisons, il y a eu pas mal de changements chez Gaastra, Peter Munzlinger, le designer, a dû refaire un travail sur le long terme pour revenir sur le devant de la scène en remettant tout en question et évoluant dans le bon sens. Désormais depuis 2/3 ans, on est clairement dans le jeu et cela se voit sur l’eau. Ce n’est pas que du marketing ou des effets d’annonce. On peut et doit encore faire mieux. Fabien Vollenweider fait un travail de fond mois après mois depuis des années pour avoir fait passer Tabou de marque outsider il y a 10 ans, a une des marque leaders du marché grâce à ses shapes qui marchent sur l'eau. Niveau ranking, Ross Williams était dans une situation similaire à la mienne et on a une trajectoire parallèle au niveau des résultats avec 2/3 années dures où j’ai beaucoup appris sur moi-même pour trouver des solutions et avancer en naviguant peut-être un peu différemment. Il y a 3 ans, nous étions tous les 2 17 et 18ème, l’an passé 10 et 12ème et cette année, nous sommes 4 et 5ème ! Tout ce qui se passe à présent, je ne le dois pas à mon travail de cette année mais à celui d’avant et je suis prêt à faire face à pas mal de situations, pas à toutes mais à beaucoup. Cette année, je commence par une étape catastrophique en Corée et une 42ème place avec un départ prématuré que je n’aurais pas dû faire et un crash que j’aurais pu voir venir. Depuis je n’ai pas fait d’erreurs et suis revenu 6ème avant Sylt et désormais 5ème au général.


WJ : Cela fait maintenant plus de 10 ans que tu participes à des épreuves du PWA World Tour, qu'as-tu appris de plus important au fil du temps et des épreuves disputées ?
CB : Antoine Albeau m’avait prévenu que les années passeraient vite sur le tour et c’est vrai ! Ma première grosse compétition était même avant, en 2004 en vitesse à Fuerteventura avec Pascal Toselli, compliqué sur le moment mais un très bon souvenir. J’ai appris qu’il fallait surtout ne pas se mentir à soi-même et se retrousser les manches pour avancer. Cela va faire 11 ans que je suis chez Tabou et 9 chez Gaastra, c’est une chance et ce n’est pas anodin je pense de nos jours. Le windsurf reste malheureusement un sport très individuel à la fin de la journée et donc il faut, autant que possible, travailler en équipe quand même et avec les bonnes personnes qui savent renvoyer la balle. Et pour les opportunistes qui changent d’idées, de directions ou de sponsors un peu trop souvent, ils seront toujours là, donc il faut faire avec. Tout peut changer vite et lentement à la fois donc il faut être prêt à tout. La saison 2016 va arriver très vite aussi.


WJ : 5ème mondial avant la Nouvelle-Calédonie, comment vas-tu aborder cette dernière étape ?
CB : A vrai dire, peu importe le résultat, le plus important est de continuer à progresser et avancer. Bien sûr avoir de tops résultats est un bonus mais si je navigue bien et je ne regrette rien, c’est le principal. Une précision suite à l’épreuve en Allemagne où les coureurs se sont réunis pour discuter des règles de course pour l’an prochain, il devrait y avoir une règle PWA en 2016 pour donner un coefficient sur les épreuves où l’on court moins de manches, je pense que c’est bien et fair-play car marcher en Turquie ou à Fuerteventura est encore plus dur que sur une manche comme pour moi à Sylt. Pour Nouméa donc, je souhaite surtout ne pas faire de grosses erreurs si possible. Il faut respecter ses adversaires quels qu’ils soient. A la fin de la journée, c’est presque toujours Antoine Albeau qui gagne même si chaque année il est challengé par 1 ou 2 riders. Ce fût le cas avec Kevin Prichard, Micah Buzianis, Björn Dunkerbeck ou encore Alberto Menegatti… Cette année, c’est avec Pierre Mortefon, qui confirme une super 2ème saison au top d’affilée ce qui n’est pas rien, et Matteo Iachino qui est très fort sur l’eau et qui est aussi un bon mec à terre. Les jeux sont ouverts et tout peut encore bouger un peu pour tout le monde surtout que ce n’est pas sûr d’avoir du vent aussi fort et stable que l’an passé et de faire autant de manches !!!

 

Pour en savoir plus sur Cédric Bordes : www.cedricbordes.com

 

Source : Cédric Bordes
Photos : Carter/Pwaworldtour.com

tags: 3 questions à Cédric Bordes PWA World Tour Davidoff Cool Water Sylt PWA World Cup

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