3 questions à Stéphane Lefebvre

25/01/2024

Présent à Perth en Australie du 29 décembre au 4 janvier pour les Windsurfer World Championships, le Français Stéphane Lefebvre a fait bien mieux que de la figuration parmi les rares européens présents. Au micro de Windsurfjournal.com, il revient sur sa participation à cette épreuve et son trip, toujours en cours, au pays des kangourous !

 


Windsurfjournal.com : Comment un windsurfer originaire de Dinard en Bretagne se retrouve-t-il à Perth en Australie où tu as participé en fin d'année aux Windsurfer World Championships ?
Stéphane Lefebvre : J’avais envisagé un windsurf trip en Western Australia depuis un moment, pour découvrir un nouveau pays et une nouvelle culture, changer aussi du Chili ou de l’Afrique du Sud. Mon fils Léo l’avait fait en 2018 durant 9 mois, et il avait adoré. J’ai la chance d’avoir un ami, Pierre, ancien moniteur du Wishbone Club Dinard qui vit à Perth, qui a pu m’accueillir, acheter mon van et le préparer avant mon arrivée, ce qui facilite grandement les choses. Quant aux Windsurfer Worlds ? L’épreuve était calée en plein milieu de mon trip, géographiquement mais aussi au niveau des dates, et je savais que l’épreuve serait ventée sur la Swan River, impératif pour que je performe vu mon faible entraînement !

 


WJ : On te connaissait waverider, moins adepte de la Windsurfer... Comment s'est déroulée cette épreuve et comment l'as-tu vécu parmi les rares français et Européens présents ?
SL : Je fais partie de la génération qui a commencé avec la Windsurfer, la Mistral Compétition, la Dufour Wing… Et j’ai aussi beaucoup navigué plus jeune en Raceboard et en Open. Lorsque j’ai essayé la Windsurfer LT, j’ai adoré tout de suite. Vu de l’extérieur, par rapport au slalom ou au foil, ça ne rend rien en terme de vitesse, mais la planche est instinctive, très glissante au portant, et le près est génial dès qu’on la fait foiler sur la dérive. Le petit groupe Windsurfer qui s’est constitué sur Dinard/Saint-Lunaire est très cool et je m’y suis remis grâce à eux et à Céline Bordier, présidente de l’association Windsurfer France et qui fut ma première monitrice au club ! Cela aurait été dommage de ne pas participer alors que j’étais sur place, mais pour être honnête, la veille des épreuves, j’étais encore dans les vagues de Margaret River. Les résultats de la première journée parlent d’eux-mêmes : une manche de 35 et une de 8 miraculeuse où j’étais 30 sur le dernier près (je reprends 20 places grâce à une bascule de 30 degrés !). Pour la suite, incroyable retour grâce à de meilleurs départs, au vent fort tous les jours et une super glisse au portant. Quelques manches moyennes mais plusieurs dans les 10 dont une de 5, et devant, ça n’est pas du tout la même chose!  Quant au marathon, ce fut l’apothéose ! Même Lars Keplich (vainqueur de l’épreuve et médaillé de bronze aux JO de Barcelone) nous a avoué à la remise des prix que c’était l’une des courses les plus dingues qu’il ait vécu ! 250 personnes sur une ligne dans 25 nœuds sur plus de 2 heures de course sur la Swan River…Je visais une place dans les 20, et au final, je suis dans le top 10 dans toutes les disciplines (dans ma catégorie-médium). 9 en course race, 9 en marathon, 7 en slalom, et 2 en freestyle. Le Freestyle, sur lequel je prends la médaille d’argent est un peu un gag. C’est une épreuve « bonus » pour le fun. Un peu comme pour les Worlds, ça aurait été dommage de ne pas y participer. Je me suis décidé au dernier moment, emprunté des chaussons, fait une petite tranche au départ de la plage pour voir si j’y arrivais encore (la dernière fois, c’était il y a plus de 10 ans!), et go, 3mn d’exhibition sur du David Bowie. Rafales à plus de 20 nœuds, tout à l’énergie, quelques classiques, pas hyper maîtrisés mais avec du rythme (j’étais cuit au bout de 2mn !), ce qui a apparemment plu au jury.

 


WJ : Quels enseignements tires-tu de cette épreuve et quelle est la suite de ton périple en Australie depuis ?
SL : Une ambiance fabuleuse sur l’épreuve, d’abord grâce à l’accueil des Australiens, qui m’ont intégré à leur groupe, aidé à préparer ma planche etc… J’ai juste eu du mal à les suivre au moment de l’apéro, ils sont aussi forts que mes amis de Saint-Lunaire ! La bonne ambiance vient surtout de l’esprit Windsurfer LT, car même si ça bataille dur aux avant-postes, il y a un énorme respect sur l’eau et quelque chose de bon enfant. Moins de 10 réclamations ont été enregistrées sur 5 jours de courses avec 5 catégories ! Ce qui est dingue aussi, comme lors des championnats d’Europe à Carnac l’an dernier, c’est le niveau sur l’eau. Tu te retrouves à naviguer avec des multiples médaillés olympiques ou champions du monde ! Ici, c’était Scott McKercher, Bruce Kendall (3 médailles olympiques), Lars Keplich… Après, pour la performance, les premières manches m’ont servi d’entraînement, ce qui est un peu dommage. J’ai de grosses lacunes dans le vent faible, mais je serai plus affûté pour les prochains Worlds en Espagne qui auront lieu mi-septembre. Quant à mon périple, il continue. Je me déplace avec le vent et la houle depuis début décembre, et j’en profite pour visiter. Le choix de voyager seul est une première particulière. Pas de partage, mais c’est très efficace pour faire des rencontres, parler anglais, et faire le choix de l’itinéraire. Je suis actuellement remonté au nord, sur Geraldton, entre Coronation et Sunset Beach (navigation en short dans 30noeuds grâce à une eau inhabituellement chaude), et je redescends normalement sur Margaret pour la Margaret Wave Classic du 1er au 4 février. Petite dédicace à Aurélien Le Métayer, lui aussi ancien moniteur du Wishbone Club Dinard, que j’ai entraîné lorsqu’il était jeune, et actuellement coach en Nouvelle-Calédonie. Notre petit échange téléphonique « coaching » au soir du premier jour de course catastrophique m’a bien aidé pour revenir dans la course.



Pour en savoir plus sur Stéphane Lefebvre : www.instagram.com/wishboneclubdinard

 

Source : Stéphane Lefebvre
Photos : Shane Baker - Stéphane Lefebvre

tags: Stéphane Lefebvre Windsurfer World Championships

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