3 questions à Pierre Mortefon

13/04/2023

Présent lors du récent stage de l’Équipe de France à Hyères dans le sud de la France, Pierre Mortefon a eu tout le loisir de se préparer pour cette saison 2023. Pour Windsurfjournal.com, il revient sur cette séquence importante du début de saison et sur la discipline du foil, toujours plus présente…

 


Windsurfjournal.com : Tu viens de participer au stage organisé par la FFVoile à Hyères, cela reste toujours un moment important avant d'attaquer la saison ?
Pierre Mortefon : Oui, c'est un super rassemblement que nous avons grâce à la fédération. C’est une des seules actions dont nous pouvons bénéficier. Donc c’est toujours bon à prendre et nous avons généralement de bonnes conditions. Cela fait au moins 3 ans que nous le faisons à Hyères, avant, c'était à Tarifa. Hyères, c’est un bon endroit à cette période de l’année, car il y fait un peu plus chaud qu’ailleurs. Ce qui est top, c’est que l’on peut avoir du vent d’est avec un plan d’eau plat, et du vent d’ouest avec une mer plus agitée. C’est un endroit qui reste aussi la base de plusieurs coureurs donc, forcément, cela permet d’avoir une flotte plus importante. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est que, au lieu de passer 3 mois à Tenerife aux Canaries comme le font certains avec des conditions qui sont toujours un peu les mêmes, je trouve que ça fait du bien de changer, d’être en France et de naviguer dans de bonnes conditions et pas forcément avec tous les adversaires directs.

 


WJ : Selon Stéphane Krause qui chapeautait ce stage, le foil est encore monté d'un cran. C'est aussi l'avis de beaucoup de ceux qui participaient. À l'entraînement, mais aussi dans le futur très proche en compétition, qu'est-ce que cela signifie ?
PM : Pour faire simple, aujourd’hui, je fais 90% du temps en foil, 10% du temps en aileron ! Forcé ou pas forcé, ce n’est pas la question. Le foil est un nouveau support, il y a encore beaucoup à apprendre. Nous sommes à des années-lumière de là où nous étions à la même époque, que ce soit la vitesse, le contrôle, la capacité à naviguer dans le vent fort ou dans des conditions difficiles. De plus en plus, nous nous rendons que c’est un support efficace, pas forcément plus rapide, mais c’est tout le temps là. Si le vent change de 5°, ce n’est pas grave, s’il y a du clapot, de la houle ou si l’on croise un autre concurrent, c’est pareil. Tout ça amène à beaucoup s’entraîner sur ce support. Après, j'ai toujours à cœur de refaire de l’aileron. Même si c’est dans des conditions très fortes, ce sont celles que j’affectionne le plus et qui sont les plus sympas à naviguer. Et puis il ne faut pas l’oublier, car ça reste l’essence même du windsurf !

 


WJ : Tu nous avouais en plaisantant dernièrement que le foil hante tes nuits... Quand on est au plus haut niveau comme toi, ce support est-il venu amener encore plus d'incertitude et de remise en question que par le passé ?
PM : C’est la question en effet ! Je me suis posé un bon paquet de questions ces 3 dernières années, à tous les niveaux. Il y a beaucoup de remises en question, d’incertitudes sur mes choix, la direction que prennent les choses et le sport en particulier… Est-ce que c’est bien, est-ce que ce n’est pas bien ? Ce n’est pas facile et, en même temps, nous sommes à un tournant de la pratique. Personne n’a la bonne réponse. Tout ça se fait petit à petit et si ça se fait, c’est que ça doit se faire. C’est dans l’évolution normale des choses. Après, c’est certain que pour moi, cela représente beaucoup de travail. Toutes les années d’investissement entre 2010 et 2015 pour aller chercher un titre mondial, aujourd’hui, il faut au moins remettre la même charge de travail pour rester au top. À l’inverse, et c’est quelque chose que j’ai remarqué ces derniers temps, nous avons eu une génération de compétiteurs qui est restée longtemps, car il fallait beaucoup d’expérience. Là, le foil a rebattu les cartes, nous avons de jeunes qui arrivent et qui ne sont pas forcément désavantagés par rapport à l’ancienne génération puisque tout est à apprendre et à découvrir pour tout le monde en même temps. C’est à la fois fatiguant, mais c’est aussi excitant d’être au début de cette nouvelle ère et d’en être acteur aussi.

 

Pour en savoir plus sur Pierre Mortefon : www.instagram.com/pierremortefon

 

Source : Pierre Mortefon
Photos : Laurent Castéra - Pierre Mortefon

tags: Pierre Mortefon

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