3 questions à Pierre Mortefon

30/03/2022

Champion du monde PWA en slalom en 2019, vice-champion du monde l’an dernier, le français Pierre Mortefon était présent à Hyères dans le Var dernièrement afin de participer au stage organisé pour l’Equipe de France. Pour Windsurfjournal.com, il revient sur cette expérience et les enseignements tirés dans le match qui oppose aileron et foil…

Windsurfjournal.com : Qu'y a-t-il de différent entre ce stage avec l'Équipe de France à Hyères de celui auquel tu as participé quelques semaines plus tôt au TWS Pro Slalom & iQFOil Training à Tenerife ?
Pierre Mortefon : Nous sommes plus en cercle fermé, il n’y a déjà que des français et que des personnes ciblées, des membres de l’Equipe de France ou des invités. Même si nous n’avons pas un vrai suivi annuel et continu comme cela existe dans l’olympisme, en comparaison de Tenerife, il y a un échange avec les entraîneurs et les autres coureurs. A Tenerife, le système est très bien, mais c’est uniquement de la mise en situation, l’entraîneur n’informant que de la validité ou non du départ. Ce sont 2 manières différentes de s’entraîner. Mais vu le niveau que l’on a en France, il n’y a pas du tout à rougir face à un training à Tenerife, je pense même que l’on est avantagé. J’espère que l’on pourra continuer à avoir des regroupements de la sorte avec une qualité grandissante.

WJ : Quelques enseignements tires-tu de cette séquence à l'aube de cette nouvelle saison en slalom sur le PWA Word Tour ?
PM : Ah pas simple ! On a exploré des tonnes de situations et je pense qu’on a les grandes lignes de ce qui nous attend en course mais pas les détails. On est vraiment dans un nouveau monde et avec 2 ans plus léger niveau coupe du monde, on rentrera dans le vif du sujet sur les premières étapes. Il y a évidemment des énormes plus avec le foil notamment dans les conditions irrégulières et light qui vont permettre de courir beaucoup plus. En revanche, cela va toucher c’est sûr ! Nous étions un groupe restreint, de mecs plutôt réfléchis sur l’eau et il n’y avait aucun enjeu et cela a touché, et parfois fort. Donc on verra comment cela va se réguler une fois en compétition officielle, c’est d’ailleurs souvent dur de trouver le coupable. De mon côté, je suis assez content de ma préparation, je garde pour le moment le cap en étant parmi les plus polyvalents. Je passe bien sûr beaucoup de temps dans les airs en foil pour avancer, progresser et apprendre de mon matériel mais j’adore remonter sur mon aileron et appuyer de manière différente. On verra, j’espère juste que cette polyvalence paiera !

WJ : Les conditions ont été visiblement propices à des matchs entre les foils et les ailerons, quelle est la tendance de ce début de saison dans cette confrontation et comment la vois-tu évoluer dans le futur ?
PM : Oui, nous avons eu de belles conditions d’Est avec de 6 à 40 nœuds, l’occasion de voir pas mal de choses. Il a juste manqué un peu de vent d’Ouest pour en voir encore plus ! Ce qui est sûr, c’est que le foil progresse et prend de plus en plus de place, et ce, pour différentes raisons. Le matos évolue et je pense aussi que l’on progresse. À côté de ça, j’ai trouvé que l’aileron pouvait encore être parfois sacrément compétitif et rapide. Ce que j’espère, c’est que l’on aura une saison un peu variée avec un peu de tout et quand même des manches sur l’aileron, car sinon il n’y plus d’intérêt à s’entraîner dessus… Je pense que, dans tous les cas, qu’il faudra, dans un futur proche, faire attention, car certes le foil est ultra performant, mais est-ce que les pratiquants et les coureurs ne veulent faire que ça ?