3 questions à Pierre Mortefon

01/07/2021

Champion du monde en titre, à défaut de compétitions sur le PWA World Tour en 2020, le français Pierre Mortefon répond présent en montant sur la 2ème marche du podium de la Tiberias PWA World Cup en Israël, s’offrant le luxe au passage de remporter une course en foil ainsi qu’en slalom. Plus motivé que jamais, il revient avec Windsurfjournal.com sur cette épreuve qui mettait fin à 18 mois sans compétitions…

 


Windsurfjournal.com : Champion du monde en titre, aucune compétition pendant 18 mois et en prime un nouveau format de course en slalom à inaugurer, il y avait là le scénario de tous les dangers en arrivant sur cette épreuve ?
Pierre Mortefon : Oui on peut le voir comme ça ! Mais ce n’est pas du tout comme ça que j’ai abordé la compétition. J’étais juste content de retrouver le tour et la ligne de départ de la PWA. Bien sûr qu’il y avait de la tension sur les premiers jours et que certains automatismes ne sont pas revenus direct mais c’était top d’y être à nouveau. Ce nouveau spot nous a réservé des surprises et c’était dur à naviguer. L’organisation israélienne a quant à elle était vraiment bonne et a su répondre à un bon nombre de challenges ! 

 


WJ : On a comme le sentiment que les spécialistes du slalom "classique" dont tu fais partie n'ont pas vu venir, en quelque sorte, Nicolas Goyard et William Huppert dans leur approche plus "spécifique" du foil ?
PM : Penser cela, c’est tout simplement ne respecter ni eux ni moi ! Les mecs ont en effet une approche très foil mais ils sont aussi très forts sur ce support tout simplement et ont énormément travaillé pour arriver là. Ensuite, ce qu’il ne faut pas oublier c’est que cette nouvelle discipline regroupe les 2 supports. Pour être champion du monde, mon objectif est qu’il faudra être fort sur les 2 supports, c’est pour cela que je m’entraîne et je prépare mon équipement pour être prêt quelles que soient les conditions. C’est mon job mais les journées n’ont que 24h ! Avant il y avait des spécialistes de la pétole et d’autres mecs dont tu connaissais le potentiel à Fuerteventura par exemple. Voilà là, on est tombé sur une épreuve où le foil pouvait mieux marcher et bien sûr il y en aura d’autres surtout avec un calendrier léger. Je passe énormément de temps avec William Huppert depuis un moment et nous avions envisager ce cas, on avait navigué dans du vent. C’est dernier mois, les limites ont été repoussées petit à petit. Ce que je ne comprends pas c’est cet emballage qu’il y a eu à dire que l’aileron était mort tout comme ses spécialistes ! Tu parles avec Nicolas Goyard ou William Huppert, puisque l’on parle d’eux, et ce sont les personnes les plus humbles face à la "limite actuelle" du foil. Ils sont là pour pousser les/leurs limites du sport et c’est ce qu’ils ont fait. Pour moi, il ne doit pas y avoir de guéguerres ! Le circuit va être pousser vers le haut grâce à cette association, c’est certain. On peut maintenant courir de 6 à 66 nœuds le tout avec le matos le plus performant possible. Il y aura plus de manches, peu d’annulation, des grosses chutes, cela va forcément nous permettre d’avancer et d’offrir quelque chose de nouveau surtout après ce qu’il s’est passé l’an passé. Et juste pour ceux qui pensent que les slalomers classiques sont foutus, essayer de débouler à plus de 30 nœuds dans 25 nœuds de vent à un mètre de haut, vous verrez il faut être prêt, comme chacun l’était sur ce podium !

 


WJ : Cette semaine a été très riche d'enseignements, pour tes adversaires mais sans doute aussi pour toi, qu'as-tu retenu de cette compétition et comment vois-tu les épreuves de slalom évoluer désormais après ce qu'il s'est passé sur cette épreuve en Israël ?
PM : Bien sûr, on a appris beaucoup de choses et on attendait tous de savoir comment tout cela allait se passer ! De mon côté, j’ai progressé tout au long de la compétition en foil et j’étais de plus en plus à l’aise. Je suis aussi super content de ma gestion de compétition, je n’ai, à aucun moment, perdu mon calme. Il y a eu des pétages de câble que ce soit nerveusement et physiquement, bref ce n’était pas facile ! Mais j’étais là, présent, parfois dans l’ombre mais j’ai avancé et bien navigué. J’avais à cœur d’être bon sur la manche pure slalom et j’ai montré que je savais encore aller vite ! A l’avenir, je vois, comme dit précédemment, des épreuves plus complètes avec plus de courses courues. Il y aura de nouveaux organisateurs contents de proposer des évènements avec 95% d’aller sur l’eau chaque jour, j’ai aussi de nouveaux adversaires sans pour autant avoir perdu les anciens. Il faudra être un bon windsurfer pour être devant, c’est clair ! Pour finir je voulais juste dire un petit mot pour William Huppert qui a vraiment été bon ! Je partage beaucoup de temps sur l’eau et à terre avec lui depuis quelques années et il m’a d’ailleurs été d’une aide précieuse lorsque j’ai été champion du Monde. J’ai essayé d’être à côté de lui durant cette épreuve notamment à la fin malgré qu’il ait été un adversaire et il a vraiment été solide ! Nicolas Goyard quant à lui ne méritait pas moins…

 

Pour en savoir plus sur Pierre Mortefon : www.pierre-mortefon.com

 

Source : Pierre Mortefon
Photos : Carter/Pwaworldtour.com

tags: Pierre Mortefon PWA World Tour Tiberias PWA World Cup

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