Après une dernière journée riche en émotions, le Français Pierre Mortefon réalise l’un de ses deux objectifs lors de Fuerteventura PWA World Cup en devenant champion du monde PWA en Slalom X ! Avant les étapes de Sylt en Allemagne et de Yokosuka au Japon, FRA-14 revient sur cette nouvelle couronne, la deuxième de sa carrière...
Windsurfjournal.com : Félicitations tout d'abord pour ton titre mondial en Slalom X, le deuxième après celui remporté en 2019... Quelle saveur a cette nouvelle couronne ?
Pierre Mortefon : Cette couronne a une excellente saveur puisque ma précédente victoire était en 2019, c’était en aileron et c’était mon tout premier titre. Alors c’est sûr, il y a eu moins d’épreuves cette année, mais il y a eu autant de batailles pour moi. Je suis parti de loin et je suis super content d’en arriver là aujourd’hui. Cela fait cinq ans entre ces deux titres. Il s’est passé pas mal de choses entre temps comme le Covid, l’arrivée du foil et les changements de sponsors…
WJ : Peux-tu nous parler cette dernière journée de course à Sotavento lors de laquelle tu es passé par toutes les émotions avant d'apprendre que tu étais bien sacré champion du monde ?
PM : Cette dernière journée a été en effet forte en émotions… Je savais que ça allait être très serré, je le savais même avant que ne commence la compétition à Fuerteventura. Matteo Iachino avait réussi à gagner une place le dernier jour sur l’épreuve de Pozo Izquierdo en terminant deuxième. Je pensais que, avec seulement deux épreuves, le vainqueur était celui qui finirait devant l’autre à Fuerte qui remporterait le titre. Mais j’avais oublié un détail dans les règles de course, c’est un peu dommage, cela m’aurait évité d’avoir cet ascenseur émotionnel. En cas d’égalité parfaite sur deux épreuves, c’est celui qui a battu le plus souvent l’autre concurrent qui s’impose. Sur un total de seize manches validées au total, j’ai terminé douze fois devant Matteo Iachino et lui quatre fois seulement. Si j’avais su ça, ç'aurait été plus facile en termes de gestion de course. Pour faire court, le dernier jour, j’étais en demi-finale, bien placé pour la qualification en finale. Il y avait la bouée-saucisse à sauter, j’ai voulu m’écarter des autres, j’ai pris un mauvais clapot et je suis parti en avant. Grosse catapulte, le mât casse, c’est terminé… Je regarde la finale gagnants en spectateur avec Matteo Iachino qui doit terminer dans les deux premiers pour empocher cette étape. 5ème, 4ème puis 3ème, il remonte et fait un beau dernier jibe pour terminer deuxième… À ce moment-là, la tension était à son paroxysme et je craque. Mais, quelques minutes plus tard, c’est l’équipe du PWA World Tour qui m’annonce que je suis quand même champion du monde. Et là, la pression relâche dans l’autre sens !
WJ : Ce premier titre remporté en Slalom X, tu vises désormais celui en Foil Slalom. Mais la concurrence semble plus rude... Que t'inspire cette confrontation dans la discipline avant les étapes de Sylt en Allemagne et de Yokosuka au Japon ?
PM : Oui, comme je l’ai dit, je voulais jouer sur les deux tableaux, il y en a un qui est fait et il faut s’attaquer au deuxième ! Je suis très content de mon résultat en foil à Fuerte. Je ne suis pas passé loin de la victoire, mais il ne faut pas être trop gourmand non plus… Une deuxième place en Slalom X, une deuxième en Foil Slalom et un titre mondial, sur cette épreuve importante, c’est quand même pas mal ! Je ne dirai pas que la concurrence est plus rude, mais qu’elle est surtout moins prévisible. Il y a plus de monde qui peut gagner des manches et prendre de bons départs. Du coup, c’est à moi de bien naviguer pour être au top à la fin. Sylt, ce seront des conditions difficiles, la mise à l’eau, la sortie de l’eau, des courses possibles dans les vagues… Et Yokosuka, c’est pareil, on navigue généralement assez tôt dans un vent irrégulier. Ce sont deux compétitions qui ne sont pas faciles, mais je serai prêt !
Pour en savoir plus sur Pierre Mortefon : www.instagram.com/pierremortefon
Source : Pierre Mortefon
Photos : Carter/Pwaworldtour.com