3 questions à Pascal Toselli

12/11/2021

Absent lors de l’épreuve du PWA World Tour en Israël en juin dernier, le français Pascal Toselli ne s’alignera pas également sur le SOMWR 10 x Marignane PWA Grand Slam qui débute ce vendredi 12 novembre sur son spot de prédilection du Jaï. Obligé de mettre un terme à sa carrière à 36 ans pour des raisons de santé, l’un des slalomers les plus doués de sa génération revient avec Windsurfjournal.com sur sa décision…

 


Windsurfjournal.com : Le PWA World Tour s'arrête chez toi sur le spot du Jaï à Marignane et pourtant tu n'es pas sur la liste des inscrits...?
Pascal Toselli : Effectivement, je ne serai pas sur la ligne de départ de l’épreuve PWA à Marignane, comme je ne l’étais pas en Israël d’ailleurs en juin dernier, ni au Défi Wind SuperStars dernièrement. J’ai eu quelques changements de vie ces derniers temps avec un petit souci de santé qui aujourd’hui ne me permet plus de faire du sport en compétition. C’est un gros changement de vie au final ! En gros, c’est un problème cardiaque, c’est un problème connu et surveillé depuis quelques années maintenant. Je savais que ça arriverait un jour et qu’il faudrait ralentir le sport. J’avoue que j’espérais que cela se passe le plus tard possible et plutôt après ma carrière de windsurfer. Voilà, ça arrive maintenant, c’est comme ça, il faut faire avec…

 


WJ : C'est une décision qui s'impose à toi, comment la digérer sachant que tu savais que cette issue allait arriver un jour ou l'autre ?
PT : En étant le plus sincère possible, avec moi-même déjà, c’est un mélange de sentiments, il a fallu du temps pour digérer la nouvelle même si je savais que ça allait arriver un jour. J'avais mis ça un peu de côté dans un coin de ma tête pour pouvoir faire un maximum et profiter de cette chance de vivre de sa passion. Malgré tout, je commençais à penser à la suite aussi, je n’aurai pas arrêté maintenant en dehors de cette situation qui s’imposer à moi. J’aurai pris de toute façon la décision d’arrêter de moi-même. Avec un peu de recul aujourd’hui, c’est une décision difficile, d’arrêter quand c’est une passion, quand on est compétiteur et que l’on aime se confronter aux autres. La confrontation et la compétition me manquent, c’est certain… Ces 2 dernières saisons en demi-teinte sur le tour PWA m’ont peut-être facilité la tâche mais j’espère que le circuit repartira de plus belles pour que je puisse suivre de beaux événements en live. Il me tarde de voir une épreuve de slalom à Fuerteventura de l’extérieur, ça manque ce genre d’images. Après il faut être réaliste aussi, j’étais un peu sur la fin de ma carrière avec cette évolution qu’apporte le foil. Je ne suis pas sûr que j’aurai eu envie et réussi à passer ce cap en slalom foil. J’ai aussi un petit garçon qui a maintenant 2 ans et sa naissance n’a fait que renforcer le fait que j’ai de moins en moins envie de partir de la maison. Je pense que j’ai ma dose de trips et de transport de boardbags dans les aéroports et même si j’ai de très bons souvenirs de tout ça aussi ! Cela peut devenir fatiguant, je ne sais pas si je dis ça pour me convaincre que c’est mieux comme ça. J’ai cette sensation d’inachevé mais cette situation me permet de passer à autre chose. C’est un sport, une passion mais à un moment, il faut aussi savoir prendre soin de soi.



WJ : Tu mets prématurément un terme à ta carrière, quels souvenirs forts garderas-tu de ta carrière et que vas-tu faire désormais ?
PT : Il y en a énormément de très bons souvenirs ! En terme de résultats, il y en a quelques-uns comme sur le Défi Wind en 2005 si je me souviens bien avec cette manche remportée devant Antoine Albeau et Björn Dunkerbeck en 5.0 m² dans une Tramontane bien forte. J’avais une petite vingtaine d’années et ça reste un super moment ! En 2010 aussi, je me souviens de belles bagarres avec Pierre Mortefon et Anders Bringdal dans des manches de vent fort. Il y a aussi mes premières courses remportées en PWA en 2014 à Fuerteventura, c’est quelque chose que j’avais pas mal attendu et c’est un moment très fort. En dehors de la compétition, il y a aussi tous ces voyages qui m’ont offert de belles rencontres comment en Costa Brava en 2011 ou j’ai rencontré Hazel qui est aujourd’hui la maman de mon fils Noé… Pour la suite, j’ai pris le temps de digérer et cela m’a fait découvrir aussi un nouveau support, un support que plein de gens découvrent d’ailleurs en ce moment avec le wingfoil. C’est une nouvelle manière de glisser qui m’a permis de découvrir autrement le vent et les vagues avec une approche différente de celle de vouloir aller toujours le plus vite possible. C’est une approche totalement différente, je fais beaucoup de wingfoil désormais et je m’éclate même avec ça ! Du coup, ça fait désormais partie de ma vie et j’ai commencé à donner des cours de wingfoil au Club Nautique Marignanais durant l’été et ça m’a plu. Je découvre ce côté transmission que j’apprécie beaucoup. C’est cool et c’est plein de projets car le club veut vraiment lancer la pratique à fond avec plein d’idées intéressantes dans lesquelles je vais m’impliquer.

 

Pour en savoir plus sur Pascal Toselli : www.instagram.com/pascaltoselli

 

Source : Pascal Toselli
Photos : Christian Laubaney - DR

tags: Pascal Toselli

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