3 questions à Nicolas Goyard

30/11/2021

Sacré cette saison champion du monde et champion d’Europe iQFOil, Nicolas Goyard boucle en prime son année avec l’une des plus belles récompenses qui soit, un titre mondial en slalom sur le PWA World Tour au terme d’une étape française marquée par l’absence de courses. Sous le feu des projecteurs, l’homme fort de l’année 2021 revient sur cette dernière couronne au micro de Windsurfjournal.com…

Windsurfjournal.com : C'est ton 2^ème titre mondial sur le PWA World Tour après celui remporté en 2019, quelle saveur a-t-il par rapport au 1^er ?
Nicolas Goyard : Il a une saveur particulière en effet mais pas forcément dans le bon sens du terme... C'est quand même assez particulier d'être sacré champion du monde plus de 5 mois après la dernière course courue et après 10 jours d'attente dans la pétole... On aura eu une année particulière, c'est le moins qu'on puisse dire, mais elle a pour autant été très riche en enseignements, tant pour moi que pour l'ensemble de la communauté. On a en effet vu un clair tournant dans l'histoire du windsurf avec un niveau de performance des foils qui a vraiment passé un cap. Du coup, le titre en lui-même n'a pas une saveur forte mais l'année à elle été très forte et c'est ça qui compte !

WJ : Avec quelques mois de recul, quelle analyse fais-tu de ta performance en Israël ?
NG : Je continue à avoir la même analyse quant à l'étape elle-même, c’est-à-dire des conditions de vent et de course particulières qui m'ont bien aidé dans cette victoire avec le matériel que j'avais à ce moment-là. Cependant, depuis le matos a continué d'évoluer et on sait maintenant que les conditions où il sera possible pour un foil d'être devant se sont généralisées, ce qui change un peu le ressenti de ce qu’il s’est passé en Israël ! Il y a encore un énorme travail d'amélioration à faire tant sur le plan matériel que sur le plan technique pur. Nous ne sommes qu'au début d'une nouvelle aire du sport, du moins pour les coureurs pros, et les évolutions sont encore très rapides ! J’ai hâte de voir ce qu'il en sera dans 3, 4, 5 ans ?

WJ : Champion du monde et champion d'Europe en iQFOil, champion du monde PWA 2021 en slalom, ça aurait pu être le hat trick parfait avec une victoire sur le Défi Wind SuperStars qui était à ta portée sans quelques erreurs qui ont coûté cher, que cela t'inspire-t-il ?
NG : Comme expliqué dans une interview précédente, je pense que je n'ai pas forcément géré au mieux l'effort mental (plus que physique) au cours de la saison et je suis arrivé sur les championnats d’Europe iQFoil fatigué et encore plus sur le Défi Wind SuperStars. Ce ne sont pas des excuses, juste des faits qui m'ont empêché de performer comme j'aurais pu le faire à quelques erreurs près. Et de cela, je vais apprendre le maximum pour ne pas reproduire le même schéma et mieux cibler mes objectifs au cours des saisons. Tout athlète apprend à se connaître au fil des ans par itérations d'essais-erreurs mais aussi d'essais-réussites, le but étant d'en apprendre le plus possible à chaque fois et progresser. Concernant les perfs elles-mêmes, oui c'est forcément un peu frustrant de passer à côté du résultat général sur le Défi mais j'ai quand même de très belles manches en tête et envie de pousser la machine encore plus loin à chaque fois !