3 questions à Nicolas Goyard

15/10/2019

Couronné champion du monde PWA en foil il y a quelques jours en Allemagne au sortir de la Mercedes-Benz Sylt PWA World Cup, le français Nicolas Goyard confirme les gros espoirs placés en lui depuis 2 ans dans cette discipline qui ne cesse d’évoluer. Pour Windsurfjournal.com, il revient sur ce sacre sur le PWA World Tour et cette dernière épreuve en terre allemande.

 

Windsurfjournal.com : Tu es le 1er français sacré champion du monde PWA en foil et le 2ème dans l'histoire de la discipline en succédant à Gonzalo Costa-Hoevel, qu'est-ce que cela t'inspire ?
Nicolas Goyard : Très sincèrement, et ça peut paraître bizarre, mais pas grand-chose... En fait, de façon assez surprenante, ce titre mondial ne m'a presque rien fait. Ce dont je suis heureux, c'est le parcours et les efforts que j'ai fournis pour en arriver là. Mais le titre en lui-même n'apporte rien de plus à la personne que je suis. Bien sûr, les retombées (sponsors, argent, aides, etc…) sont agréables et facilitées et c'est génial mais en aucun cas ça ne me change ! J'ai toujours la même envie de naviguer, de tester mes réglages, de passer du bon temps sur l'eau car c'est l'essence de notre sport ! Et l'oublier serait fatal ! Un élément à prendre en compte également est le fait que c'est un sport nouveau qui est en constante évolution et le niveau mondial monte très vite. E en soi, être champion du monde aujourd'hui en foil, ce n'est pas comme être champion du monde en slalom où le niveau évolue maintenant beaucoup moins. J'espère que d'ici quelques mois, mon nouveau "moi" sera bien meilleur que mon "moi" présent et je pense qu'il en est de même pour tout le monde. Il ne faut donc pas se reposer sur ses lauriers et continuer de s’entraîner comme avant (et même plus dur !). En tous cas, je reste moi-même et je continue d'aimer ce sport comme jamais !

 

WJ : On attendait ton frère Thomas et c'est finalement toi qui t'impose, qu'est-ce qui a été la clé de la réussite selon toi durant cette épreuve à Sylt ?
NG : Thomas a été super fort tout au long de l'année sur les parcours de race upwind-downwind et clairement il était un cran au-dessus sur ce format. Atteignable, mais au-dessus malgré tout. A Sylt, on a aussi fait du slalom (tout comme en Costa Brava où l'on avait fait 3 slaloms) et j'étais à mon aise sur ce type de parcours simplement car je m'étais pas mal entraîné. A l'Almanarre, je navigue souvent au travers en foil avec les slalomers et autre foilers et forcément, ça demande de parfaitement se régler et ça demande du temps. A la fois pour se régler mais aussi pour conduire parfaitement le foil à haute vitesse. Thomas a eu un planning très chargé cette année et il n'a pas trouvé le temps ou pris le temps de se régler au travers. Il l'a payé en vitesse sur les premières manches. Sur le dernier slalom, il avait adapté ses réglages et allait déjà beaucoup mieux ! Donc il est clair que cette mixité race-slalom m'a été profitable car j'ai été extrêmement régulier. La régularité a été mon gros point fort de la semaine (mis à part la dernière manche, je n’ai fait que des manches dans les 4 premiers). Au Japon et en Costa Brava, j'avais un curseur de risque trop élevé et j'ai perdu beaucoup de places sur ces événements à cause de quelques manches que j'ai foiré alors que j'étais en bonne position. Mentalement, j'ai progressé et ça s'est vu par ma régularité ! J'étais très calme cette semaine et ça m'a beaucoup aidé...



WJ : La discipline du foil a expérimenté des formats de course différents tout au long de cette saison et, l'an prochain, il y aura du foil en slalom dans les conditions légères ainsi que de la course racing en discipline à part entière, que penses-tu de cette évolution ?
NG : Je pense que c'est ce dont a besoin le sport à haut niveau. Il sera plus facile de se vendre aux événements car on sera quasiment assuré de courir et j'espère que ça valorisera notre sport. Le foil slalom devra rester une discipline uniquement PWA pour l'instant pour des questions de sécurité. Pas question de faire ça sur des épreuves de ligue par exemple ! Cette 1ère année d'intégration du foil au slalom va être très intéressante car on ne sait pas encore jusqu'à quelles conditions ça sera plus intéressant d'être en foil qu'en slalom. Ça sera complexe à gérer et ça risque d'amener du rythme dans les compètes, encore plus du moins. Les cartes pourraient bien être rebrassées l'année prochaine mais je suis convaincu que les meilleurs mondiaux en aileron seront très vite les meilleurs mondiaux en foil dans un format slalom. Le slalom reste du slalom même avec un foil en dessous. Concernant la course race... Elle risque de prendre un coup l'année prochaine comme les organisateurs ne pourront pas prendre slalom et course race sur le même événement. Donc je ne pense pas qu'on en voit beaucoup l'année prochaine en PWA mais si ça passe olympique, on en aura sur d'autres épreuves donc il y a pire.

 

Pour en savoir plus sur Nicolas Goyard : www.facebook.com/nicolasgoyardwindsurfing

 

Source : Nicolas Goyard
Photos : Carter/Pwaworldtour.com

tags: Nicolas Goyard PWA World Tour Mercedes-Benz Sylt PWA World Cup Sylt

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