3 questions à Mickaël Blanchard

17/06/2022

Expérimenté pour la 1ère fois pendant le Défi Wind SuperStars l’automne dernier, le système de chronométrage mis en place par Chrono Consult était opérationnel à 100% pour le Défi Wind dans sa version XXL. Chef de projet tracking GPS chez Chrono Consult, Mickaël Blanchard nous présente cette technologie parfaitement rodée qui offre plus de lisibilité et de sécurité sur l’événement…

 


Windsurfjournal.com : Quand et comment est née la collaboration avec le Défi Wind ?
Mickaël Blanchard : Après avoir changé de structure professionnelle durant la période du COVID, j'avais un outil que j'estimais répondre à la problématique de chronométrage et d'émargement de Philippe Bru. Donc, je l'ai recontacté à l'été 2021 en vue de lui proposer nos services pour l'édition SuperStars. J’avais déjà travaillé pour le Défi Wind avec une autre société. En gros, aujourd'hui, le terme Tracking que l’on emploie souvent est un abus de langage, on va parler plutôt de chronométrage. On utilise des puces de chronométrage qu'on va détecter à l'émargement, à la bouée et sur la ligne d'arrivée. Le tracking sous-entend qu'on est en mesure de suivre le device seconde après seconde et que le device a donc la capacité à déterminer sa position GPS et à l'émettre en temps réel. L'avantage d'une solution de tracking GPS versus une puce de chronométrage, c'est qu'on la localise en temps réel sur l'aire de jeu, l'inconvénient, c'est que cela consomme énormément de batterie. Sur un Défi Wind, il faudrait récupérer tous les trackers GPS tous les soirs et les redistribuer tous les matins. Impensable en termes de logistique avec 1400 compétiteurs. Et au-delà, en termes de coût, une puce de chronométrage tel qu'on l’utilise a une valeur marchande qui se chiffre en dizaine d'euros, quand un tracker GPS se chiffre en centaine d'euros. Donc au-delà de l'aspect pratique de recharge des GPS, le budget à allouer pour faire l'événement en suivi GPS serait à multiplier par 8. Quand j’ai changé de structure, j'avais justement vocation à faire évoluer notre solution de tracking pour fusionner avec plus de besoins chronométriques des organisateurs, pour sortir du carcan où nous ne faisions que de la sécurité pure en GPS. J'ai eu l'opportunité de relancer mes activités de suivi GPS au sein d'une société de chronométrage qui existe depuis 2008, donc le directeur est un ancien collègue, et un ancien client de ma précédente boîte de tracking. On se connaissait depuis plus de 15 ans quand il m'a proposé de le rejoindre en 2021. Et même si je continue à faire du tracking GPS tous les week-ends pour les organisateurs, cela m'a permis aussi d'élargir le champ des possibles avec les technologies de chronométrie, et j'ai tout de suite pensé à Philippe Bru lorsque je suis arrivé chez Chrono Consult car je savais qu'il avait des besoins à la fois sur l'émargement et le chronométrage.

 


WJ : Quelles sont les principales contraintes liées à cet événement nautique, la société Chrono Consult évoluant dans le domaine du VTT, du cyclisme ou encore de la course à pied ?
MB : Pour les contraintes liées au Défi Wind, la grosse différence entre un chrono de course à pied, VTT ou triathlon, c'est que le coureur passe au-dessus de ce qu'on va appeler une antenne qui est posée au sol. L'antenne détecte alors la puce dans son champ magnétique et arrête son heure de passage. En nautique, sur des activités comme le SUP, il est possible de faire passer les paddlers sous une arche qui va intégrer l'antenne, donc la configuration est assez similaire. Mais sur un Défi Wind, il est compliqué de demander aux windsurfers de passer sous une arche, que ce soit par rapport à taille des planches ou le risque de collisions avec le montant des portiques ! Donc, nous utilisons une antenne directionnelle qui est placée sur le bateau arrivée et qui vise la bouée qui matérialise la porte d'arrivée. Ce qui fait la particularité des puces de chronométrage que l'on utilise, c'est que ce sont les seules sur le marché à être capable d'émettre également sur une fréquence en 2.4 Ghz, ce qui nous permet de détecter les gars à l'arrivée quelle que soit la taille de la porte d'arrivée. À l'inverse, c'est aussi une contrainte pour les équipes de Philippe Bru, le faisceau part du bateau arrivée, passe par la bouée qui matérialise la porte d'arrivée, mais se prolonge au-delà. Il faut donc que l'arrivée se fasse, avec cette technologie-là, à l'écart du parcours pour que personne ne puisse se faire détecter sur un contre-bord ou un jibe un peu large. En cas de besoin, sur des parcours plus tassés, je pense notamment au Fort Boyard Challenge pour le windsurf, nous pouvons basculer sur une autre technologie de puce qui va avoir des capacités de détection moins large. Sur la bouée au jibe, un système analogue et mis en place, principalement pour que le speaker ait une information intermédiaire et pour valider qui passe ou ne passe pas au jibe. Pour l'émargement électronique à terre, on se retrouve dans une configuration assez similaire à un chronométrage en course à pied, les athlètes passent au-dessus de l'antenne. La seule petite contrainte, c'est que l'on doit passer un flux de 1300 personnes en quelques minutes donc tout doit être huilé pour que cela se passe sans accrocs dès le lancement du compte à rebours. Pour la partie référence, effectivement en chrono pur, nous avons des contrats notamment en exclusivité sur les Coupes de France de VTT, sur les Coupes du Monde de VTT Electrique, dernièrement j'étais sur la Coupe du Monde UCI de Gravel. En course à pied pure, nous allons officier sur des événements comme Marseille-Cassis en course sur route et la Maxi Race en trail par exemple, et en triathlon sur des courses comme l'Embrunman. Nous avons quelques courses nautiques comme le Nautic Paddle à Paris, la Lyon Kayak, le Fort Boyard Challenge ou encore la Dordogne Intégrale. Nous travaillons également en cyclisme sur route pro. Nous avons environ 200 clients chaque année sur une problématique pure chrono.

 


WJ : Quelles ont été les bonnes (et les moins bonnes !) surprises durant cette 20ème édition ?
MB : Je ne connais pas d'événements sans surprises… Mais globalement, toute surprise un peu anticipée se passe forcément bien ! Mais concrètement, sur la dernière course du samedi, le vent a un peu tourné et a fait que certains compétiteurs sont venus passer sur la ligne d'arrivée en pensant (ou en faisant ce qu'ils pouvaient) pour jiber la bouée de parcours, ou ils ont dû faire des contre-bords dans le prolongement de la ligne d'arrivée. Il a fallu filtrer les détections pour comprendre ce qu'avait fait chaque athlète et sélectionner la bonne détection, qui était parfois le 3ème passage sur la ligne !

 

Source : Mickaël Blanchard
Photos : Jean-Marc Cornu/Defiwind.com - Jean Souville/Defiwind.com

tags: Mickaël Blanchard Défi Wind Chrono Consult

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