3 questions à Mathieu Pelikan - Nazaré 2017
Après Thomas Traversa et le récit de sa session à Nazaré au Portugal le 9 novembre dernier (cf notre news du 23 avril 2018), c’est au tour de Mathieu Pelikan de Siam Images de revenir en exclusivité pour Windsurfjournal.com sur cette journée unique, côté cette fois spectateur très privilégié derrière son objectif…
Windsurfjournal.com : Tu connais cette vague de Nazaré pour vivre au Portugal, quelle est sa particularité et qu'est-ce qui explique qu'elle soit difficile à exploiter en windsurf ?
Mathieu Pelikan : Nazaré est une vague très complexe dans le sens où, comme beaucoup de vagues de gros, elle a besoin de réunir certains critères, c'est-à-dire, une bonne taille de houle ainsi qu'une orientation propice mais aussi une bonne période. Ajoutez à cela un vent fort de Nord, presque Nord-Est et le tour peut être joué. Reste encore à caler la marée, la sécu en jet, la météo (pour les images) et puis le bon vouloir du rider. Avec Thomas Traversa, pas de doute là-dessus. Et puis sans oublier la dangerosité de l'endroit, Nazaré est une vague qui casse proche des rochers, avec un courant assez démentiel, un shore break loin d'être appétissant. Depuis l'océan, le spot fait vraiment peur, je ne pense pas connaître de spot aussi dangereux que celui-ci. Une erreur et la falaise vous attend.
WJ : Comment la session en novembre dernier s'est-elle montée avec Thomas Traversa et quels ont été les préparatifs ?
MP : Ça faisait plus de 6 mois que l'on regardait Windguru et, après plusieurs hésitations sur des prévisions un peu bancales, quand on a vu celle-ci, nous n’avons pas hésité. Le premier jour, nous sommes allés en repérages, c'était vraiment gros et dangereux avec 2 voire 3 tailles de mât et un vent capricieux. Nous sommes donc descendus au Sud de Peniche faire des images tout en sachant qu'il y avait un éventuel feu vert le lendemain. Au petit matin, nous avons tout de suite senti que ça allait se mettre en place donc nous avons mis Pekas, un ami de longue date habitué à faire la sécu en jet, sur le coup et voilà, une page de l'histoire du windsurf était sur le point de s'écrire. Petite anecdote, Thomas était hyper serein, il a mis son matos sur le jet, et est parti comme si de rien n'était. Nazaré l'attendait...
WJ : Comment vit-on une telle journée lorsque l'on est de l’autre côté de l’objectif ? A-t-on les mêmes frayeurs et les mêmes poussées d'adrénaline ?
MP : C'est difficile à dire car j'avais aidé Thomas sur l'organisation et je voulais absolument le voir un jour sur cette vague. Je savais qu'avec Pekas à la sécu il était entre de bonnes mains. En y repensant, j'étais tout excité. Le matin même, les plus grands du surf mondial étaient là (suivis par de grands photographes) et vers 14h, une fois le vent de Nord bien établi, le spot était vide, seul Jesse Richman était présent en kite. La falaise, qui, normalement est blindée de photographes, était déserte. Jamie Hancock était à la vidéo, moi à la photo, on savait que le spectacle allait être à la hauteur. Les 2 heures qui suivirent furent incroyables, après 1 ou 2 essais, Thomas a tout de suite compris la dynamique de la vague (loin d'être évidente ce jour en raison d'un reste de swell de Sud) et a su l'exploiter comme peu l'aurait fait. À sa manière, il a déchiré, du F-3. Well done bro !
Pour en savoir plus sur Mathieu Pelikan : www.facebook.com/Siam-Images-322976234751006
Source : Mathieu Pelikan
Photos : Mathieu Pelikan/Siam Images
