3 questions à Marion Mortefon

02/12/2021

Malgré une saison pour le moins morcelée, la française Marion Mortefon marque cette année 2021 de son empreinte avec dans sa besace un titre mondial en foil, un autre national en slalom et enfin une couronne de vice-championne du monde, toujours en slalom. Au micro de Windsurfjournal.com, elle revient sur son parcours et le changement annoncé l’an prochain concernant les disciplines slalom et foil qui ne feront plus qu’une…

Windsurfjournal.com : Championne du monde PWA en foil, vice-championne du monde en slalom et enfin championne de France AFF pour la 2^ème année consécutive, c'est une belle saison 2021 qui s'achève malgré des compétitions qui n'ont pas été très nombreuses au final…?
Marion Mortefon : En effet c’est une belle saison, j’avais fini sur une bonne note en 2019 par une victoire en coupe du monde, 2020 a été compliqué psychologiquement mais j’ai quand même réussi à m’entrainer et à avoir la motivation pour continuer à progresser. Je me sens particulièrement performante en slalom, dans toutes les conditions je peux faire la différence, c’était une belle bataille en Israël avec Sarah-Quita Offringa et Delphine Cousin-Questel, j’aurais bien aimé courir à Marignane pour essayer d’aller grappiller une place, Sarah-Quita a clairement été au-dessus en Israël mais, dans des conditions plus techniques, je sais que nous pouvons la challenger. Je me suis beaucoup entrainée en foil depuis 2 ans, j’aime la pratique et j’aime la sensation de progresser à chaque session. Mon matériel est très performant, c’était une belle victoire en Israël, j’aurais également aimé confirmer à Marignane, je me sentais vraiment prête. Le bilan de cette année est que je suis polyvalente et plutôt performante sur les 2 supports et donc prête pour attaquer 2022 !

WJ : En 2022 justement, comme chez les hommes, slalom et foil ne seront plus qu'une seule et unique discipline, comment abordes-tu ce nouvel enjeu ?
MM : Avec les 2 belles perfs dans les 2 disciplines en 2021, je sens que j’ai toutes les armes pour cette unique discipline qui regroupera slalom et foil. Après avoir vu les garçons s’arracher les cheveux en Israël, je sais que les choix sont compliqués à faire dans du vent irrégulier. Je vais passer beaucoup de temps sur le foil cet hiver pour être prête à ça, en slalom je prends toujours du plaisir à naviguer en course, la marge de progression est moins grande qu’en foil.

WJ : Cette épreuve à Marignane a été l'occasion de nombreuses discussions sur l'avenir du PWA World Tour. Tu connais ce circuit depuis un moment, que faudrait-il améliorer selon toi, en restant réaliste sur la situation générale ?
MM : A Marignane il y a eu beaucoup de discussions sur ce qui pouvait être fait pour reprendre une dynamique saine après cette pandémie qui a vraiment fait du mal au tour. Je pense que cela y a fait beaucoup, en 2019 nous avions eu 5 étapes avec les filles slalom + foil, les garçons 7 en slalom, le tour n’était pas ridicule donc je pense qu’il ne faut quand même pas tout jeter à la poubelle et passer son temps à casser du sucre sur la PWA comme on a l’habitude de lire sur Internet. Il y a un élan de motivation de la part de la nouvelle génération, l’ancienne en charge du tour a compris que des choses devaient changer et s’améliorer. Comme dans tous les milieux, la remise en question est nécessaire, il faut savoir se réinventer. Je l’espère tout cela ressortira positivement en espérant que la vie reprenne normalement rapidement, cela faciliterait les choses ! Il y aura plus d’événements avec des standards différents, les médias et les réseaux sociaux vont être également boostés. Je pense que cela relève de tous, et notamment de la presse spécialisée qui, pour la bonne santé de tout l’écosystème, se doit de jouer le jeu positivement aussi.