3 questions à Maciek Rutkowski

23/11/2022

Au terme d’une ultime journée au Japon qui restera dans les annales du PWA World Tour pour son scénario improbable, le polonais Maciek Rutkowski devient champion du monde 2022 en slalom, un titre largement mérité tant il est monté en puissance ces dernières saisons. Pour Windsurfjournal.com, POL-23 revient sur cette épreuve au Japon et le symbole de cette couronne mondiale.

 


Windsurfjournal.com : Même dans tes rêves les plus fous, pouvais-tu imaginer vivre une telle dernière journée au Japon ?
Maciek Rutkowski : Pas du tout, et quelle journée !!! Je suis une personne très analytique, souvent trop analytique, donc je fais beaucoup de scénarios dans ma tête, mais même dans mes rêves les plus fous avec leur lot de drames, je ne pouvais pas imaginer quelque chose comme ça. J'étais dans un bon état d'esprit toute la matinée, j'ai réussi le début de mon quart de finale et juste au moment où j'allais décrocher pour jiber en 1ère position, la planche s'est complètement arrêtée. L'impact a été si fort qu'il a cassé mon wishbone et mon 'embase. Quand je me suis relevé, j'ai vu ma planche flotter et j'ai pensé : c'est mon titre qui s'envole juste là. Mais Matteo Iachino devait encore réaliser une belle performance contre Nicolas Goyard et Enrico Marotti qui ont été les meilleurs tout au long de l'événement, pas facile ! Il l'a fait, mais Johan Soe, que j'ai moi-même recommandé à FMX Racing, a failli me coûter le titre. Il a empanné 7ème mais est sorti 4ème. S'il finissait 3ème, c'était fini. Heureusement, Mateus Isaac a conservé sa 3ème place et j'étais là. Je suis devenu champion du monde en regardant depuis la cabine de commentaires, c'est fou !

 


WJ : Tu es sur le PWA World Tour depuis quelques années maintenant, que signifie cette victoire pour toi ?
MR : C'est une preuve que mon travail a été intelligent. Pour gagner une course, un événement, sans parler du titre mondial en compétition, beaucoup de choses doivent être réunies. Ton équipement, ton physique, ton approche mentale, tes départs, tes jibes. Et puis tu dois répéter cela encore et encore tout au long d'une saison dans des conditions totalement différentes, des circonstances différentes, etc… Donc, pour moi, gagner une course signifie vraiment que j'ai compris toutes ces catégories à un niveau décent et que j'ai réussi à être performant quand il le fallait (et on m'en a donné l'occasion !!!). Donc, sur le plan professionnel, c'est une sorte de mission accomplie, même si, à bien des égards, c'est aussi un début. D'un point de vue personnel, ça ne change pas grand-chose : même mec, mêmes valeurs, mêmes amis, même copine...

 


WJ : Quelles leçons as-tu tirées de cette saison, de ce dernier événement et que penses-tu, après coup, de ce format de course mixte aileron et foil ?
MR : Cette saison m'a beaucoup appris à bien des égards, tant sur le plan du windsurf que sur le plan personnel. Même si j'ai 30 ans et que je suis sur le circuit depuis plus de 10 ans, je me sens toujours frais et en phase d’apprentissage. Je pense que c'est un bon signe, le feu pour s'améliorer brûle toujours et je sens que je peux encore progresser dans beaucoup d'aspects. J'essaie de me juger sur mes performances, pas sur mes résultats, et ces performances peuvent encore être bien meilleures. Et en ce qui concerne le format pour l'avenir, je vois vraiment le format actuel comme quelque chose qui garantit de bonnes courses entre 5 et 50 nœuds. L’aileron brille toujours au-dessus de 25 nœuds, nous avons juste besoin de plus de bons événements ventés pour vraiment le mettre en valeur. Si l'année prochaine, nous avons Pozo, Fuerte, Kanaha et Karpathos, comme cela est pressenti, je ne pense pas que les gens vont crier à la mort de l'aileron. D'un point de vue compétiteur, je m'en fiche, dites-moi simplement les règles et je vais courir, mais d'un point de vue sportif et pour l'avenir du sport, je pense que nous sommes sur une bonne voie. Oui, nous pouvons faire des ajustements, être flexibles et essayer de tirer le meilleur parti des 2 supports. Nous n'avons simplement pas eu beaucoup d'événements en raison d'un grand nombre de facteurs différents, alors les gens accusent le foil, mais il est difficile d'argumenter avec des chiffres. En 2016 et 2018, nous avons fait 6 événements et 18 éliminations. Cette année, nous avons fait 2 événements et 15 éliminations. Cela signifie plus de courses, plus d'action sur le live streaming, plus d'action sur la plage, plus de matériel utilisé, juste plus de tout. Je pense que l'année prochaine, avec les changements structurels que nous avons apportés à la PWA, nous pourrons avoir une très bonne année et montrer la puissance de ce nouveau format. Nous prenons tellement de plaisir à régater que j'espère que tout le monde prendra du plaisir à regarder et à faire du windsurf. Le windsurf est le meilleur sport au monde, peu importe qu'il s'agisse d'un single, d'un thruster, d'un quad, d'un foil ou de tow-in. Finalement, c'est le plaisir qui compte, je m'amuse et j'espère vraiment que vous aussi !

 

Pour en savoir plus sur Maciek Rutkowski : www.instagram.com/maciekrutko

 

Source : Maciek Rutkowski
Photos : Carter/Pwaworldtour.com

tags: Maciek Rutkowski PWA World Tour Fly! ANA Yokosuka World Cup

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