3 questions à Louis Giard

22/11/2022

Parmi les mondiaux en RS:X et auteur d’une transition plutôt réussie en iQFoil, le français Louis Giard vient de décider de jeter l’éponge en iQFOil et de mettre un terme à sa carrière sportive, à 29 ans seulement. Au micro de Windsurfjournal.com, il revient sur cette décision et son parcours sur l’ancien support olympique…

 


Windsurfjournal.com : Quels sont les facteurs qui ont motivé cette décision de mettre un terme à ta carrière alors que tu semblais bien engagé sur le support iQFOil ?
Louis Giard : Tout d’abord mon objectif avec l’IQFOil était de prendre du plaisir à découvrir le support, apprendre pleins de nouvelles choses avec l’arrivée du foil et forcément participer à cette nouvelle aventure sur le circuit olympique. Après 2 ans, tout le monde commence à bien avoir les manettes pour faire avancer cette planche et tu ne peux pas laisser un paramètre de côté contrairement au début du support. Pour parler gabarit, je n’ai jamais réussi à dépasser 81 kilos et je ne m’y sentais pas bien, c’est bien loin des tous meilleurs. A la fin, les Jeux Olympiques sont une course de vitesse avec très peu de concurrents autour, tu ne peux rien y attendre si tu ne fais pas partie des meilleures vitesses et je sais qu’avec ce gabarit il n’y aurait pas de miracles. Je suis curieux de voir ce que tout ça va donner dans les années à venir. Pour ma part, j’ai essayé de jouer au maximum avec mon expérience de régatier mais en ligne droite, j’étais quand même loin des leaders. Je suis plutôt quelqu’un qui aime beaucoup la régate et depuis l’arrivée de l’iQFoil, nos formats de courses se réduisent de plus en plus et ça me passionne moins. Enfin, ça fait 10 ans que je suis en Equipe de France et je ne voulais pas continuer sachant qu’il me manquait des vrais atouts par rapport à la concurrence pour espérer des podiums mondiaux, une sélection aux Jeux et une médaille.

 


WJ : Tu as une vie sportive riche et bien remplie, durant ton parcours qu'as-tu tiré comme enseignements qui te serviront pour le reste de ta vie ?
LG : J’ai toujours été passionné de sport. C’est vraiment la meilleure école de la vie, on apprend tellement sur soi et dans les relations avec les autres. Le sport permet de rencontrer une diversité de personnes, c’est vraiment riche de croiser autant de profils avec qui j’ai pu apprendre pleins de choses. Plus les années passent, plus je trouve que le mental est important. Ces 2 dernières années, j’ai réellement réussi à naviguer dans l’état d’esprit qui me convenait et je me suis régalé, je pense que c’est réellement la clé pour durer au plus haut niveau. C’est le chapitre d’une vie à mes yeux et j’espère que je vais pouvoir transférer tout ce que j’ai acquis dans la suite de mon parcours professionnel désormais.

 


WJ : Si tu ne devais retenir qu'un seul moment fort de ta carrière, ce serait lequel et pourquoi ?
LG : Difficile de choisir tant on vit des choses émotionnellement fortes, dans les bons et dans les moments plus difficiles. Mentalement, le titre de Champion d’Europe ou tout était remis à zéro pour les finales alors que j’avais gagné la semaine. J’aurais pu faire 12ème en perdant le quart de finale et j’ai réussi à aller gagner ce championnat dans le dernier tour de la finale. En coupant la ligne d’arrivée, c’était fort. Sportivement, mon podium sur le Mondial en 2018 reste un énorme souvenir. J’avais très bien démarré la semaine avant de ne quasiment plus croire au podium (j’avais déjà raté 2 occasions les années précédentes) et puis j’ai fait des belles journées pour finir avec des concurrents qui perdaient un peu pied. Ces deux saisons 2017 et 2018 étaient assez dingues en termes de résultats et ça s’est clôturé par un podium mondial aux côtés de Dorian van Rijsselberghe, double champion olympique, et Kiran Badloe qui était bientôt à son meilleur niveau avant de devenir champion olympique également. De plus, j’aime beaucoup l’état d’esprit de ces deux personnes sur l’eau, ils ont inspiré tout le circuit avec leur approche alors, j'étais fier et heureux d’être là. Pour la suite, je vais bien sûr continuer à naviguer en vagues et autres dès que possible et j’aimerais bien travailler dans la course au large et pourquoi pas naviguer sur ces gros bateaux.

 

Pour en savoir plus sur Louis Giard : www.instagram.com/louis.giard

 

Source : Louis Giard
Photos : Sailing Energy - Bellande/BBN/iQFOil Class

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