3 questions à Justine Lemeteyer

14/12/2022

Véritable révélation de l’année sur la scène internationale, Justine Lemeteyer marche dans les pas de ses aînées françaises, Delphine Cousin et Marion Mortefon, et pourrait bien être la slalomeuse de ces prochaines années. Pour Windsurfjournal.com, elle revient sur son titre de vice-championne du monde PWA et sa folle saison 2022 !

Windsurfjournal.com : Championne du monde IFCA, vice-championne du monde PWA, championne de France AFF, etc, etc... Avec le recul, que t'inspire cette saison 2022 durant laquelle tu t'es particulièrement illustrée ?
Justine Lemeteyer : C'était une saison chargée avec 11 épreuves en 8 mois. C’est ce que je voulais en début de saison, faire un maximum d'événements majeurs. J’ai eu la chance d’être accompagnée par de nombreux partenaires qui me permettent de réaliser tous ces déplacements. Je savais en début de saison qu’il y avait des titres à aller chercher en jeune dans la classe IFCA mais je m’attendais un peu moins à performer chez les séniors. J’ai un peu de mal à prendre du recul sur cette saison incroyable. À peine rentrée du Japon, il a fallu se remettre la tête dans les examens, je n’ai pas eu de phase de repos pour me poser réellement. Mais ce que je ressens, c'est que le travail paye, la préparation physique fonctionne, donc c’est motivant pour la suite !

WJ : Au Japon, qui était la seule étape féminine cette saison, que t'inspire ce format de course mixte aileron/foil parfois décrié ?
JL : Je n’ai pas beaucoup de recul en PWA, je n’arrive pas à avoir un avis tranché sur le format de course. On est sur le foil une grande majorité du temps, on ne va passer sur aileron qu’à partir de 25 nœuds établis donc en fonction des spots de la saison, ça ne représente pas beaucoup de course… Au total, sur la Croatie et le Japon, je n’ai fait qu’une course en aileron. Et je pense que, d'ici à quelques années, avec ce format mixte, on va se retrouver sur foil constamment même dans du vent fort. Certains athlètes l’ont montré au Japon sur la journée à 30 nœuds, les foils n’étaient pas si loin. Il y a une réflexion sur comment nous amener à utiliser plus souvent l’aileron, notamment en limitant le nombre d’ailes avant autorisées sur le foil… C’est difficile d’avoir une idée tranchée et de voir la direction que l’on va prendre même à court terme. Personnellement, je prends beaucoup de plaisir sur les deux supports donc on va continuer à pousser sur les deux et il va falloir rester attentive et être prête à s’adapter aux futures règles.

WJ : 2023 se profile déjà à l'horizon et tu seras dorénavant la femme à battre, comment te vois-tu aborder les choses ?
JL : C’est vrai qu’après le Japon, j’ai réalisé que là maintenant, il allait falloir assumer ce statut. Mais ça ne change pas le jeu, l’objectif reste le même. Je viens de finir ma période de repos, on retourne au charbon la semaine prochaine pour attaquer la préparation de la saison 2023. Je continue à faire confiance à Kilian Philippe pour la préparation physique et on va continuer à passer du temps sur l’eau. La recette reste la même, plaisir et travail ! J’ai vraiment hâte de 2023, en espérant pouvoir découvrir un vrai circuit PWA sur plusieurs étapes.