Brand Manager de Fanatic depuis 2004 et en charge du développement des produits quelques années plus tôt, Craig Gertenbach est l’artisan et l’homme de l’ombre de la marque au grand F à l’aube de son 40ème anniversaire en 2021. Pour Windsurfjournal.com, il revient sur sa perception de la marque à laquelle il contribue quotidiennement, entouré de son équipe…
Windsurfjournal.com : Tu travailles pour Fanatic depuis 1995, comment expliques-tu que des marques comme celle-ci s'inscrivent ainsi dans la durée et continuent de faire rêver depuis tant d'années ?
Craig Gertenbach : Je pense qu’une marque est d’autant meilleure que les personnes qui s’en occupent et la mettent en avant sont vraiment impliqués dans la durée. Au fil des années, nous avons réussi à avoir une équipe de personnes motivées et ce de manière très cohérente, Sebastian Wenzel notre shaper depuis 1994, moi-même depuis 1995, Karin Gertenbach, notre responsable marketing depuis 2000 ainsi que Klaas Voget, Daniel Aeberli depuis 2003. Il y a aussi des coureurs comme Victor Fernandez, Gollito Estredo et Pierre Mortefon qui sont là depuis le début de leur carrière, notre agence graphique avec qui nous travaillons depuis de nombreuses années, un canal de distribution stable et des partenariats avec les magasins les plus importants, des coureurs nationaux fantastiques et de super leaders d'opinion. Avec un bon service et une bonne qualité, ainsi qu'une touche unique d'innovation, je pense que le mélange a toujours été un peu différent du reste. Et pour être honnête, il est aussi un peu plus de discrétion que les autres marques… Jusqu'à ce que nous célébrions nos 40 ans !!!
WJ : Tu as connu toutes les époques ou presque de Fanatic en collaborant depuis très longtemps avec la marque... Y-a-t-il une année charnière qui t'a marqué en particulier et pour quelles raisons ?
CG : J’ai manqué certaines de ces années folles et excitantes avec les graphiques et les formes amusantes, car je travaillais principalement pour d'autres marques à la fin des années 80. Mais depuis 1995, c’est une partie importante de ma vie. Il y tellement de moments spéciaux, tous différents comme la victoire d’un coureur sur la coupe du monde, une super session sur l'eau avec l'équipe ou juste un bon moment en famille sur l’eau. Paradoxalement, je dois dire que cette année 2020, malgré les terribles circonstances que beaucoup ont dû subir, au moins la collection de 40 ans a pu distraire beaucoup d'entre nous avec quelques souvenirs amusants du passé, donc cela a été très spécial, avec le sentiment de jouer un petit rôle positif dans la vie des windsurfers.
WJ : Tu fais en quelque sorte le lien entre l'ancienne génération et la nouvelle au sein de la marque, y-a-t-il parfois une part de nostalgie ou te projettes-tu toujours vers l'avenir ?
CG : En effet, Karin et moi sommes les "plus vieux" du team, tandis que Daniel et Klaas sont la prochaine génération, la 3ème génération de jeunes employés et de coureurs du team apportent eux l'énergie et l’impulsion de la jeunesse. C'est un bon mélange et c'est toujours très amusant de faire partie de l'équipe. Lors de notre récent voyage au Danemark, c'était amusant de voir les différentes générations interagir ensemble avec Marc Paré, Arthur Arutkin, Victor Fernandez, Klaas Voget et moi-même en tant qu'aîné ! Je dois dire que malheureusement, certaines personnes impliquées dans le windsurf regardent un peu trop en arrière, vers le "bon vieux temps". Oui le windsurf était plus grand à l'époque, oui il y avait plus d'événements et de sponsors. Mais c'était une autre époque, le windsurf était complètement seul il y a 30 ans, maintenant il y a une compétition massive pour les médias et les gens ont tellement plus d'options et de possibilités de s’amuser. Néanmoins, il reste l'un des sports les plus fascinants à pratiquer. Si vous adaptez votre entreprise, votre magasin ou vos attentes à la nouvelle taille du marché, il est alors possible de gérer une entreprise prospère ou de rester impliqué. Pour les clients, l'équipement n'a jamais été aussi bon et, malgré l'impression qu'il est devenu beaucoup trop cher, par rapport à de nombreux autres produits, la valeur et le coût sont en fait encore très bons par rapport à certains des équipements vendus il y a 30 ans. De plus, avec la nouvelle tendance du foil, les gens peuvent passer beaucoup de temps d'eau au total, sans trop d'investissement. Je suis très optimiste quant à l'avenir, j'ai hâte de poser encore des back loops pour mon 70ème anniversaire !!!
Pour en savoir plus sur Fanatic : www.fanatic.com
Source : Craig Gertenbach
Photos : Klaas Voget - Fanatic/John Carter