3 questions à Antoine Albeau

03/06/2022

À bientôt 50 ans, Antoine Albeau demeure inoxydable et prend la 2^ème place du Défi Wind, quelques mois seulement après sa victoire sur le Défi Wind SuperStars. Au micro de Windsurfjournal.com, il revient sur cette épreuve et son demi-siècle qui arrive à grand pas !

Windsurfjournal.com : Vainqueur du Défi Wind SuperStars l'automne dernier, 2^ème de cette 20^ème édition du Défi Wind, on peut difficilement faire plus régulier... Que t'inspire ce résultat ?
Antoine Albeau : Je suis hyper ravi, car j’ai été super occupé les dernières années et je ne suis pas arrivé prêt comme je l’aurai voulu. Cette année pour la 20^ème édition, j’étais bien plus préparé mais avec le team NeilPryde/JP Australia, nous avons reçu les nouvelles voiles et les planches 2 jours avant l’épreuve ce qui est bien, mais pas vraiment le top pour se préparer. Je n’ai eu donc que ces 2 journées pour tester et me préparer au mieux. Le matériel est au top, ce qui a fait que tout s’est bien passé. Je n’ai eu aucun problème de matériel, ce qui m’a permis de me concentrer sur ma navigation et mes choix tactiques. Je me suis juste trompé de voile quand je suis parti en 4.4 foil sur l’avant-dernière manche.

WJ : La bagarre entre les ailerons et les foils était très attendue et n'a pas déçu. Quels enseignements tires-tu de cette confrontation à Gruissan entre les 2 supports ?
AA : Je ne pense pas qu’il faut le prendre comme une confrontation. Le foil est un support de nouvelle génération qui va être plus rapide dans certaines conditions si tu as le matériel adapté pour les conditions dans lesquelles tu l’utilises. Il est vrai que dans le vent fort, pas grand monde n’a encore le matériel approprié donc il y aura toujours des riders en aileron et d’autres en foil. La navigation en foil est bien moins fatigante sur des longues distances. Par exemple en aileron, si tu veux aller vite, il faut développer un maximum de puissance pour garder ta vitesse moyenne élevée. En foil, pour garder une vitesse élevée sans prendre trop de risque de chuter, tu produis moins d’effort et tu as une vitesse moyenne très haute. C’est comme rouler sur l’autoroute au régulateur. De plus, sur des parcours comme au Défi Wind, il y a toujours un bord où il va falloir caper pendant longtemps ou tu peux être déventé par la masse de concurrents ou le clapot. En foil, cela ne te gêne quasiment pas et là encore, c’est un avantage.

WJ : Le 17 juin prochain, tu fêteras tes 50 ans, un anniversaire "symbolique". Mais au vu de tes résultats et de ton engagement, tout cela ne semble pas avoir vraiment d'emprise sur toi ?
AA : Oui, Paola, mon épouse, m’organise une petite fête à la maison donc c’est top, on sera entre famille et amis, ça va être super. Mais c’est vrai que comme tu dis, mes 50 ans n’ont pas vraiment d’emprise sur moi au vu de mes résultats les 6 derniers mois. Je me sens presque de repartir pour une dizaine d’années !!! Aussi, mes 2 fils, Alani et Adriel vont me garder jeune, ça, c'est sûr ! J’aimerais m’orienter sur d’autres projets comme notre Zephir Project et toutes les longues distances, car je me sens plus motivé sur des épreuves comme celles-là. Je serai sur les épreuves PWA cette année en tout cas. Je serai aussi tout l’été à mon école de voile donc je donne rendez-vous à tous ceux qui veulent faire de la voile (planche, wing, sup, cata, Optimist) cet été sur l’Île de Ré, qu’ils n’hésitent pas à venir me dire bonjour sur ma merveilleuse île de la côte Atlantique.