3 questions à Antoine Albeau

04/12/2017

Le 26 novembre dernier, Antoine Albeau remportait le 24ème titre mondial de son incroyable carrière avec une saison 2017 qu’il aura dominé de la tête et des épaules, empochant notamment 4 des 6 étapes validées cette saison. Logiquement heureux, FRA-192 revient avec Windsurfjournal.com sur ce nouveau sacre qui le fait entre un peu plus encore dans la légende…


Windsurfjournal.com : Comment résumerais-tu tout d'abord cette épreuve en Nouvelle-Calédonie en quelques lignes, comment l'as-tu vécue de l'intérieur alors que les jours avançaient vers ce nouveau titre ?
Antoine Albeau, A vraie dire, je n’étais pas très bien car j’ai chopé une bonne crève qui a durée 3 semaines et je n’étais pas au mieux de ma forme pendant l’épreuve. Mais sinon, dans l’ensemble ça allait. J’avais un peu d’avance sur Matteo Iachino mais bon avec ce qui m’était arrivé il y a 2 ans avec ma casse de matos, on est à l’abri de rien ! Pour moi, je voulais juste assurer l’épreuve sans faire d’erreur, mon intention première n’était de remporter l’épreuve.

 

WJ : 1992, tes débuts sur le PWA World Tour, 2006, ton 1ertitre mondial en slalom et 11 ans plus tard, 24 titres mondiaux dont ce dernier tout récent... Quel regard portes-tu sur ta carrière lorsque tu jettes un coup d’œil dans le rétroviseur ?
AA : Entre temps, j’avais aussi remporté 3 titres de champion du monde IFCA, un en slalom, un en race et un overall. 1992, c’est aussi l’année où j’ai suivi tout le tour mondial. Le regard que je peux porter est que je suis passé d’un petit windsurfer qui regardait les magazines et, du jour au lendemain, j’étais avec mes idoles autour de bouées. Ensuite je les ai tous battu… C’est quand même fou, je n’ai jamais eu la prétention de devenir champion du monde et là aujourd’hui, j’ai un 24ème titre mondial et je suis aussi le sportif français, tous sports confondus, qui a le plus de titres mondiaux. Heureusement le slalom n’est pas olympique ! C’est juste fou d’être un des meilleurs windsurfers mondiaux. 

 

WJ : A 45 ans, tu sembles justement dans une forme olympique, est-ce que l'on te pose la question afin de savoir si tu rempiles l'an prochain, notamment avec l'arrivée probable du foil en nouvelle discipline de course ?
AA : Oui je suis en bonne forme et je peux te dire je n’ai pas l’impression d’avoir 45 ans ou alors mes parents se sont trompés dans mon année de naissance !!! Bien sûr, je vais faire une autre saison l’an prochain, j’ai résigné avec NeilPryde et RRD. Le windsurf c’est dur car ce n’est pas comme un sport populaire où tu gagnes beaucoup d’argent et quand tu passes la trentaine tu peux te dire : "Ok j’arrête j’ai assez d’argent en poche pour passer une retraite paisible" et puis le windsurf, c’est ma vie. J’ai toujours essayer de promouvoir le windsurf partout où je vais, c’est un sport fabuleux ! Quand je vois dans mon école de voile sur l’île de Ré, où ailleurs, les jeunes, qui viennent naviguer ou apprendre, sont toujours super contents d’aller dans l’eau. J’ai envie de promouvoir encore plus le windsurf et de rencontrer encore plus de monde partout où je vais, j’ai des amis partout dans le monde et ça c’est grâce à cette vie que j’ai eue. Je ne pense pas que j’arrêterai le windsurf, je veux continuer à naviguer et faire profiter les gens. Et bien sûr, il y a le foil qui arrive, nous l’avons déjà eu cette année en démonstration mais nous avons fait des courses dans des conditions vraiment super limites et j’ai peur que l’on nous fasse courir dans des conditions trop justes. Pour l’instant, il n’y a pas de règle de limite de vent, donc on verra comme ça se passe, si nous courrons dans des conditions normales, je vais être compétitif mais si nous courrons comme cette année et que c’est parfois juste, il faudra faire moins de 90 kg, donc on verra bien. Je veux aussi développer une planche de vitesse pour essayer d’aller à 50 nœuds dans 25 à 30 nœuds de vent. C’est le futur du windsurf aller beaucoup plus vite dans moins de vent, le record de 53,27 nœuds que j’ai réalisé en 2015 va être difficile à toucher. Les conditions de vent étaient fortes et difficiles, je pense que l’on arrive à la limite donc le foil va être notre solution ! Maintenant le projet est cher financièrement et il faut trouver des bons partenaires pour m’accompagner dans ce nouveau défi.

 

Pour en savoir plus sur Antoine Albeau : www.antoinealbeau.com

 

Source : Antoine Albeau
Photos : Carter/Pwaworldtour.com

tags: Antoine Albeau PWA World Tour Airwaves Nouméa Dream Cup

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